Les urgences d’« une cinquantaine d’hôpitaux » français « sont actuellement en tension » par manque de personnel, a affirmé mardi 20 août à Ouest-France le ministre délégué à la santé démissionnaire, Frédéric Valletoux, sans préciser combien avaient dû fermer totalement ou partiellement. « C’est un peu mieux que l’été dernier et en tout cas les tensions ne sont pas aussi fortes qu’au cours de celui de 2022 », a-t-il ajouté.
Temps d’attente interminables, mesures de régulation (pas d’accès aux urgences sans appel préalable du 15), voire fermetures pures et simples : comme chaque été, des services d’urgence sont en difficulté du fait notamment d’un manque d’effectifs endémique, qui devient criant en période de vacances.
La semaine dernière, le président du syndicat SAMU-Urgences de France, Marc Noizet, estimait la situation « au moins égale, voire pire que celle de 2023 », avec « des fermetures perlées » dans une grande partie du territoire, sauf en Ile-de-France et dans quelques lieux accueillant des épreuves des Jeux olympiques.
« Des solutions au cas par cas »
Frédéric Valletoux a reconnu auprès de Ouest-France a estimé qu’« il reste, c’est vrai, des situations délicates à réguler ». Au CHU de Brest, par exemple, « le temps d’attente moyen, entre l’arrivée et la sortie des urgences (…), a pu monter à neuf heures » ces dernières semaines, mais se situe habituellement plutôt autour « de six ou sept heures », a-t-il dit.
Mais les autorités trouvent « des solutions au cas par cas » et les récentes mesures prises par l’exécutif, comme la revalorisation des gardes de nuit et de week-end des personnels hospitaliers, « portent leurs fruits » : « Il est plus facile de recruter (…) durant cet été », a assuré le ministre démissionnaire.
Les services d’accès aux soins (SAS) – plates-formes téléphoniques qui réunissent SAMU et médecins de ville, pour trouver aux patients des rendez-vous sous vingt-quatre à quarante-huit heures – « existent désormais dans 93 % des territoires » et seront généralisés « d’ici fin septembre », a-t-il précisé.
A la suite d’une loi votée en 2023 qui reste à mettre en œuvre, les cliniques vont bientôt « participer à la permanence des soins, week-ends, soirs et jours fériés », aujourd’hui majoritairement assurée par l’hôpital public.
Sur France Inter, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Arnaud Robinet, a lui fait état d’une « situation très contrastée et hétérogène » sur le territoire. Il a appelé à « renforcer la complémentarité entre public et privé » et à travailler à « la réorganisation interne » des établissements et sur l’attractivité des carrières.