Les trois principaux suspects dans la mort d’un adolescent de 15 ans à Romans-sur-Isère (Drôme) mardi ont été mis en examen vendredi 12 avril, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de l’avocat de deux d’entre eux. Ces trois personnes sont un père de famille de 59 ans et ses fils de 15 ans et 26 ans.
Ce dernier, soupçonné d’avoir porté le coup de couteau mortel, a été mis en examen pour « homicide volontaire avec préméditation », a déclaré à l’AFP Ivan Flaud, l’avocat du père et du mineur. Un quatrième suspect, soupçonné de les avoir aidés à fuir, était présenté au juge d’instruction dans la soirée.
Le père de famille est soupçonné d’avoir organisé une « expédition punitive » contre un mineur dans le quartier de la Monnaie, après « un différend violent et filmé » intervenu quelques jours auparavant et impliquant son plus jeune fils, selon le procureur de Valence, Laurent de Caigny. Une altercation a débuté quand ils l’ont trouvé. En tentant de s’interposer, un autre jeune de 15 ans, simple spectateur, a reçu un coup de couteau. Transporté à l’hôpital, il est mort peu après.
Une autopsie n’a montré « aucune trace de défense ou de lutte » mais « une seule et unique blessure compatible avec une entrée d’arme blanche » qui s’est enfoncée « d’environ 20 centimètres dans le corps de la victime », a affirmé Laurent de Caigny. Le fils aîné, commerçant dans le centre-ville de Romans, est soupçonné d’être venu avec un couteau et de l’avoir dégainé. Face aux enquêteurs, le jeune homme a reconnu en minimisant « son rôle criminel », « affirmant avoir ramassé un couteau au sol et avoir frappé au hasard sans viser, ce qui est peu compatible avec les constatations médico-légales et les témoignages », selon M. de Caigny.
« Sans aucune intention belliqueuse »
Le père de famille, un ancien technicien de maintenance « jamais condamné de sa vie », s’était rendu dans le quartier de la Monnaie pour mettre fin au harcèlement scolaire dont était victime un autre de ses fils, plus jeune, a assuré vendredi soir son avocat à l’AFP. Il y est allé « sans aucune intention belliqueuse », a assuré son avocat. « On ne lui reproche rien concernant le décès du mineur », a encore fait valoir Me Flaud. D’après le procureur, il a lui aussi minimisé son rôle lors de son audition, assurant « ne pas avoir vu le coup de couteau mortel de son fils majeur et ne l’avoir appris qu’au retour au domicile ».
Le quartier de la Monnaie s’était déjà retrouvé sous les feux de l’actualité à la suite de la mort de Thomas, un lycéen de 16 ans mortellement blessé en novembre par arme blanche à la fin d’un bal de village à Crépol (Drôme).
L’homicide de mardi « est un nouveau coup dur pour la ville », a réagi mercredi auprès de l’AFP la maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval (divers droite). La victime était « un jeune tout à fait ordinaire », avait-elle noté, déplorant « le nombre d’agressions qui se font par arme blanche » et y voyant un phénomène de « plus en plus fréquent ».