Près d’un quart de la population libanaise sous ordre d’évacuer par l’armée israélienne
Selon le gouvernement libanais, au moins 1,2 million de personnes ont subi des déplacements forcés du fait de la guerre, la grande majorité d’entre elles depuis qu’Israël a accéléré les frappes sur le pays le mois dernier. Plus de 800 des quelque 1 000 abris mis en place sont saturés.
La population libanaise reçoit de l’armée israélienne des alertes et des appels à évacuer quasiment chaque jour, souvent au milieu de la nuit. Ces avertissements, des appels à quitter leurs maisons « immédiatement », sont souvent suivis de frappes dont les dégâts dépassent les limites des zones averties. Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, près d’un quart de la population libanaise est aujourd’hui concernée par un ordre de déplacement de l’armée israélienne.
« Appeler les résidents de près de trente villages à partir “immédiatement” n’est pas efficace et suggère, illégalement, que les civils qui ne quittent pas une zone seront considérés comme des combattants », a déclaré Ramzi Kaiss, chercheur pour l’organisation Human Rights Watch à Beyrouth. M. Kaiss a précisé qu’Israël – qui émet généralement ses avertissements de trente à quatre-vingt-dix minutes avant les frappes aériennes – est tenu de protéger les civils qui refusent d’évacuer, ou qui sont dans l’incapacité physique de le faire.
Amnesty International a également critiqué les ordres d’évacuation israéliens émis à destination de villes et villages entiers. Cela « soulève des questions quant à l’intention de créer les conditions d’un déplacement massif », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale de l’organisation, dans un communiqué publié jeudi.