Les suites du « Qatargate » provoquent une crise ouverte au sein de la police belge

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La police fédérale belge connaît une situation inédite après le dépôt d’une plainte par le patron de l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) contre sa propre hiérarchie, à laquelle il reproche des « manquements à l’intégrité ». Le commissaire Hugues Tasiaux évoque une tentative d’immixtion du pouvoir politique dans des enquêtes concernant les liens entre des élus belges et le Maroc.

Cinq médias, dont la RTBF et le quotidien Le Soir, ont révélé, jeudi 13 février, le contenu de la plainte qu’il a adressée, en décembre 2024, au Comité de surveillance des services policiers. Cela a-t-il été une conséquence de sa démarche, très inhabituelle ? Toujours est-il que, le 6 février, son bureau était, de manière tout aussi inhabituelle, perquisitionné par une juge d’instruction et des membres de l’Inspection générale de la police. Arrêté pour être auditionné, le commissaire n’a pas été mis en examen.

Le patron de la lutte anticorruption déplorait, par ailleurs, le « manque de soutien » apporté à ses collègues qui enquêtent sur le « Qatargate », un scandale de corruption au Parlement européen. Ce dossier impliquait aussi le Maroc au départ, mais ce volet de l’enquête a été soustrait du dossier et a été transmis aux autorités de Rabat, ce qui signifie la fin probable des poursuites contre un diplomate et un membre des services de renseignement marocains, qui étaient nommément cités dans l’enquête.

Plainte d’une eurodéputée

C’est la plainte de l’une des personnalités impliquées dans le Qatargate, l’ancienne eurodéputée socialiste belge Marie Arena, qui aurait déclenché la perquisition du 6 février. « Une plainte contre X », précise au Monde Michèle Hirsch, son avocate, mais qui visait clairement une violation du secret professionnel par des policiers chargés de l’enquête. Mme Arena a été mise en examen, en janvier, pour sa participation présumée à une organisation criminelle. Elle était proche d’Antonio Panzeri, l’ex-eurodéputé italien au cœur du scandale, mais dément toute implication dans l’affaire. Elle affirme être mise en cause uniquement pour ses relations avec M. Panzeri et d’autres acteurs de ce dossier à rebondissements.

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