
Dunes à perte de vue, paysages lunaires, canyons torrides, steppes battues par les vents… « Un total dépouillement, une farouche austérité (…), une brutalité sans ménagement », résumait Théodore Monod en décrivant une de ces immensités arides, le massif du Hoggar, au Sahara, dans ses carnets rassemblés par son fils (Déserts, 1999).
Ces horizons désertiques, en réalité, ne sont pas si désertés. Toute une vie cachée, opiniâtre, inventive endure la rigueur de ces climats. Bêtes de tous poils et de toutes tailles, plantes de toutes formes et de toutes couleurs : la vie, quoique éparse, est ici d’une fabuleuse diversité.
Par quel prodige cette faune et cette flore parviennent-elles à survivre aux sécheresses extrêmes, aux chaleurs torrides, à la rareté des ressources alimentaires ? « J’ai eu de la chance de rencontrer le désert, ce filtre, ce révélateur », confiait encore Théodore Monod (Pèlerin du désert, 1999). Un filtre, car la sélection naturelle a œuvré ici avec une brûlante âpreté. Et un révélateur, car ceux qui en ont réchappé n’ont dû leur salut qu’à ce maître mot : l’adaptation. Ou plutôt le festival d’adaptations qu’ils ont développées au cours de l’évolution.
A partir du 1er avril, vous pourrez découvrir ces adaptations au Jardin des plantes, à Paris, au fil de l’exposition « Déserts. Vivre en milieu extrême », du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). Un parcours palpitant à travers le Sahara et l’Atacama, les steppes de Mongolie et la Vallée de la Mort, les grands déserts de l’Australie et de l’Antarctique…
Gérer la ressource en eau, premier impératif de survie
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