Les raëliens, cinquante ans de prophéties extraterrestres

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Claude Vorilhon s’adresse à des adeptes lors d’une réunion du Mouvement Raëlien à Montréal, Québec, dimanche 19 janvier 2003.

« A l’âge de 27 ans, le matin du 13 décembre 1973, alors qu’il dirigeait encore son magazine à succès de voitures de course, Raël a fait une rencontre extraordinaire avec un être humain venu d’une autre planète, dans un parc volcanique du centre de la France. Cet extraterrestre lui a donné une nouvelle explication détaillée de nos origines et des informations sur la façon d’organiser notre avenir. »

C’est par ce message que l’internaute est accueilli sur le site français du mouvement raëlien, lorsqu’il cherche à savoir qui est Claude Vorilhon, alias Raël. Cette organisation, qui a aujourd’hui cinqunate ans, s’est notamment fait connaître du grand public lorsqu’elle annonça, en décembre 2002, que l’une de ses structures connexes, Clonaid, avait conçu le premier clone humain. Publicité mondiale garantie.

Plus de vingt ans après, il n’y a toujours pas la moindre trace de clone. Pas plus que de la soucoupe volante qui, alors qu’il se promenait sur le volcan de Lassolas, en Auvergne, aurait emmené Claude Vorilhon sur « la planète des Elohim ». Des extraterrestres qui, si l’on en croit le mouvement, auraient créé la vie sur Terre il y a vingt-cinq mille ans, et dont il aurait reçu la mission de délivrer un message aux humains. Raël se définit ainsi comme le « dernier des prophètes », après Elie, Moïse, Bouddha, Jésus ou Mahomet, tous messagers des Elohim avant lui.

Télépathie et « méditation sensuelle »

Créée en 1974 par Claude Vorilhon-Raël, l’organisation semble avoir un rapport ambivalent à la notion de « religion », qu’elle revendique parfois (notamment en tant que « religion athée »), mais récuse le plus souvent en se définissant en opposition à ce concept. En tout cas, elle s’en prend régulièrement à l’Eglise catholique et a même organisé une campagne de « débaptisation et déchristianisation de l’Afrique » en 2009.

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En 2006, dans un communiqué de presse, Claude Vorilhon attribua même à Michel Onfray le titre de « prêtre honoraire du mouvement raëlien », ce à quoi l’auteur du Traité d’athéologie (2005) répondit sur son site personnel par un cinglant « Raël, crétin sidéral ».

Les disciples raëliens se retrouvent autour de la vision d’un « monde idéal », qui reposerait sur trois piliers : d’abord la « géniocracie », qui consiste à donner le pouvoir aux « génies » en limitant le droit de vote aux personnes dont le quotient intellectuel est supérieur de 10 % à la moyenne, et l’éligibilité à ceux dont le QI la dépasse de 50 %. « L’humanitarisme », ensuite, qui veut instaurer l’égalité sociale en rendant l’Etat propriétaire de tous les biens, qu’il louerait pour 49 ans. Enfin, l’instauration d’un gouvernement mondial, avec monnaie et langue uniques.

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