« Les préconisations du synode peuvent faire émerger une culture renouvelée des relations dans l’Eglise »

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C’est à la fin du concile Vatican II, qui a rassemblé à Rome 3 000 évêques en quatre sessions de 1962 à 1965, qu’a été institué le synode des évêques. Le pape Paul VI (1897-1978) souhaitait par là prolonger la dynamique du concile et avoir des occasions plus régulières et moins lourdes de travailler avec des représentants des épiscopats du monde entier.

Le synode qui s’est achevé à Rome à la fin du mois d’octobre était le seizième du genre. Parmi les sujets évoqués lors des sessions précédentes, on peut évoquer l’évangélisation, les évolutions de la famille, la manière de rejoindre et d’accompagner les jeunes.

En 2015, à l’occasion du cinquantenaire de l’institution du synode, le pape François a souhaité lancer une réflexion sur cette institution elle-même et sur la logique de responsabilité partagée qu’elle devrait encourager à tous les niveaux de la vie ecclésiale, ce qu’il a appelé la « synodalité ».

L’Eglise ne progresse pas par révolutions

Un processus de consultation a débuté dès septembre 2021, impliquant les paroisses du monde entier pour donner lieu, ensuite, à des synthèses diocésaines, puis nationales, puis continentales, en vue de l’élaboration du document de base des assemblées romaines d’octobre 2023 et 2024. Malgré certaines difficultés pour y engager l’ensemble des fidèles, un travail très large a été enclenché à travers le monde autour des thèmes de la « participation », de la « communion » et de la « mission ».

Ce troisième terme de « mission » est, sans doute, le plus décisif. Il constitue la « raison d’être » de l’Eglise catholique, qui est faite pour susciter des croyants rayonnants, des « disciples-missionnaires », comme l’enseigne La Joie de l’Evangile [Evangelii Gaudium, lettre apostolique publiée par le pape François le 24 novembre 2013], texte programme de l’actuel pontificat. Il est indispensable de veiller à ce que chacun trouve et prenne mieux sa place dans l’Eglise, d’y lutter résolument contre toutes les formes d’abus. Il faut pour cela ne jamais oublier que la communauté croyante se reçoit de Dieu et est appelée à se tourner et à tourner nos contemporains vers lui.

Ce synode était espéré par certains ou redouté par d’autres comme une révolution, qui bouleverserait de fond en comble les structures et les fonctionnements ecclésiaux. L’Eglise cependant, comme l’ensemble des organisations humaines, progresse non par révolutions mais par approfondissement, purification, ajustement. C’est ce dont ont été acteurs et témoins les 350 membres de l’assemblée synodale, évêques élus par les conférences épiscopales ou laïques, religieuses et religieux, prêtres et diacres, évêques, nommés par le pape lui-même.

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