les policiers décrivent « une attaque effroyable » sans donner le nom ou le mobile du tireur

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Conférence de presse de la police à Örebro, en Suède, le 6 février 2025.

Une « scène d’enfer ». C’est en ces termes que les policiers suédois ont évoqué la tuerie qui s’est produite mardi dans un centre de formation pour adultes d’Örebro, dans le centre de la Suède, au cours d’une conférence de presse, jeudi 6 février. Deux jours après l’attaque, la police n’était pas encore en mesure de confirmer le nom du tireur qui a tué dix personnes, traumatisant le pays.

Les policiers dépêchés sur les lieux du drame mardi après-midi ont relaté « ce qui pourrait être décrit comme un enfer : des morts, des cris et de la fumée », a déclaré un responsable de la police, Lars Wirén, lors d’une conférence de presse. De son côté, la policière chargée de l’enquête, Anna Bergqvist, a fait état d’« une attaque effroyable » qui a aussi fait six blessés.

« Les techniciens ont trouvé dix chargeurs vides à l’intérieur. Ils ont trouvé énormément de douilles, a-t-elle dit à des journalistes. Il y a eu une quantité incroyable de tirs à l’intérieur, et il lui restait même des munitions qui n’ont pas été utilisées. »

Selon la police, l’auteur de la tuerie a vraisemblablement agi seul et s’est suicidé après son geste. Trois armes ont été retrouvées à ses côtés. Son identité n’a pas été dévoilée. « Nous pensons savoir qui est l’auteur du crime, son identité, mais nous ne confirmerons aucune information de ce type avant d’être absolument certains d’avoir reçu les résultats des échantillons d’ADN que nous avons envoyés à l’Agence de médecine légale », a précisé Anna Bergqvist.

De même, son mobile reste inconnu. « Nous interrogeons des témoins, des personnes ayant des liens avec l’auteur de la fusillade. Nous n’avons pas encore de réponses », a-t-elle ajouté. La police a seulement précisé que l’auteur n’était pas connu de ses services et n’avait aucun lien avec un gang, alors que la Suède est secouée depuis plusieurs années par des violences entre bandes criminelles.

Les enquêteurs ont aussi révélé qu’il détenait un permis pour quatre armes de chasse et que certaines informations laissaient penser qu’il avait dans le passé fréquenté le centre de formation.

Des victimes de différentes nationalités

Des fleurs et des bougies sont déposées sur un mémorial improvisé près du centre de formation pour adultes où s’est produite la tuerie à la périphérie d’Örebro, en Suède, jeudi 6 février 2025

Appelé Campus Risbergska, ce centre, qui accueille des étudiants âgés de plus de 20 ans, propose des cours de niveau primaire et secondaire, des cours de suédois pour les immigrés, ainsi que des formations professionnelles et des programmes pour des adultes en situation de handicap, comme l’indique son site Internet.

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Les victimes, qui n’ont pas encore toutes été identifiées, sont de « plusieurs nationalités, différents sexes et âges », a précisé Anna Bergqvist à l’Agence France-Presse (AFP). De son côté, l’ambassade de Syrie à Stockholm a, sur sa page Facebook, exprimé ses « condoléances et sa sympathie aux familles des victimes, dont des Syriens ». Outre les dix personnes mortes, six adultes ont été pris en charge à l’hôpital pour des blessures par balles. Cinq d’entre eux, trois femmes et deux hommes, ont été opérés et leur état est « sérieux mais stable », ont déclaré mercredi les services de santé de la région. La sixième personne, une femme, a été plus légèrement blessée.

La chaîne de télévision TV4 a diffusé une vidéo filmée au moment de la tuerie par un étudiant qui se cachait dans les toilettes. On entend des coups de feu à l’extérieur et, après que TV4 a isolé le son, on peut entendre une personne crier : « Vous allez quitter l’Europe ! »

Le portrait de l’auteur esquissé par la presse suédoise dévoile un homme reclus ayant des problèmes psychologiques. Agé de 35 ans, il vivait seul et avait des problèmes psychologiques, rapportent les médias. Sans emploi, il s’était éloigné de sa famille et de ses amis, assurent les tabloïds Aftonbladet et Expressen, en citant des proches. Selon Aftonbladet, il aurait caché ses armes dans un étui à guitare et aurait revêtu une tenue militaire dans les toilettes du centre de formation avant la fusillade.

Cette attaque est « la pire tuerie de masse » de l’histoire suédoise, selon le premier ministre Ulf Kristersson. Le roi Carl XVI Gustav, la reine Silvia et M. Kristersson se sont rendus à Örebro mercredi après-midi et ont déposé une gerbe de fleurs près du lieu du drame. Avec la reine, « nous sommes extrêmement choqués », a affirmé le souverain. « Toute la Suède est en deuil. »

Sur place, des anonymes continuent de venir glisser des mots, des fleurs et des bougies. « Il y a aussi “beaucoup” d’amour dans le monde. Cela peut être facile à oublier après un acte aussi haineux que celui-ci… », peut-on lire parmi les tulipes, roses et chrysanthèmes.

Le Monde avec AFP

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