Les périls cachés derrière des pourparlers de paix sur l’Ukraine, selon les renseignements baltes

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La première ministre lettone, Evika Silina, et Kaspars Pudans, commandant des forces armées nationales lettones, lors d’une conférence de presse à Riga, en Lettonie, le 7 février 2025.

Aveuglées par une certaine arrogance, les puissances européennes ont souvent opposé une indifférence polie aux alertes lancées par les Etats baltes au sujet de la menace russe, alors que l’histoire et la géographie font de ces pays de précieuses sources d’information sur Moscou. C’est pourquoi l’avis des services secrets de la Lettonie, de la Lituanie et de l’Estonie prend toute son importance au moment où le conflit en Ukraine est bouleversé par le rapprochement entre la Russie et les Etats-Unis. Selon eux, la marche actuelle vers des négociations de paix cache un risque majeur : le régime de Vladimir Poutine en profiterait pour préparer une éventuelle confrontation avec l’OTAN, même s’il souhaite l’éviter.

Le 17 février, en Lettonie, le Bureau de la protection de la Constitution (Satversmes aizsardzības birojs ; SAB), le conseil national de la sécurité, a estimé, par la voix de son directeur, Egils Zviedris, que « la volonté apparente de la Russie de conclure un cessez-le-feu n’équivaut pas à un intérêt réel pour la fin de la guerre ». Pour Riga, « Moscou a simplement besoin de temps pour reconstituer ses forces en vue d’une attaque beaucoup plus large contre l’Ukraine ou même l’OTAN ». Etat balte de 1,9 million d’habitants, dont 35 % de russophones, frontalier de la Russie et de la Biélorussie, la Lettonie sait ce que la menace du Kremlin signifie depuis qu’elle s’est défaite du joug soviétique, en 1990, avant d’intégrer l’Union européenne (UE) et l’OTAN, en 2004.

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