Les peintres nabis, un marché de l’art accessible à redécouvrir

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Le tableau « Cinq heures », signé Félix Vallotton, peint en 1898, a été vendu 3,67 millions de livres sterling (environ 4,23 millions d’euros) par Christie’s, en octobre 2023.

Ils voulaient abolir les digues entre beaux-arts et arts appliqués, introduire l’art dans le quotidien, sans chercher pour autant à séduire à tout prix. Ils s’appelaient Paul Sérusier (1864-1927), Maurice Denis (1870-1943), Pierre Bonnard (1867-1947), Edouard Vuillard (1868-1940)… Autant de noms qui ont marqué la seconde génération symboliste et posé les bases d’un mouvement aussi bref que fulgurant, les nabis – terme hébreu signifiant « prophètes » – auquel la Bibliothèque nationale de France (BNF) rend hommage sur le site Richelieu.

Tout commence en septembre 1888. Le tout jeune Sérusier rencontre à Pont-Aven (Finistère) son idole, Paul Gauguin : le déclic est immédiat. Suivant à la lettre les conseils de son mentor, le jeune homme brosse en quelques minutes ce qui deviendra Le Talisman, véritable ode à la couleur pure. Fini les paysages fondus et les effets de lumière prisés des impressionnistes : place aux formes en aplats, aux tonalités franches, à l’harmonie des rythmes. Maurice Denis, le théoricien de la bande, formule en 1890 ce qui deviendra leur credo : « Un tableau – avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote – est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées. » Le message est limpide : l’audace ne tient plus au sujet représenté, mais à la manière de le traduire.

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