

Les pays d’Afrique australe « ont mis fin au mandat » de leur mission militaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), jeudi 13 mars, dans un communiqué publié à l’issue d’un sommet extraordinaire entre chefs d’Etat organisé en visioconférence. Celui-ci « a ordonné le début d’un retrait progressif des troupes » de la RDC, où les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par les forces rwandaises, ont fait une percée éclair ces derniers mois, indique l’organisation régionale.
Le retrait de la mission de la SADC, constituée d’environ 1 300 personnes, était exigé par le président rwandais, Paul Kagame. D’après lui, elle n’est « pas une force de maintien de la paix » et n’a « pas sa place dans cette situation ». La RDC est l’un des seize pays membres de cette organisation, à la différence du Rwanda. Les pays adhérents de la SADC ont par ailleurs « réaffirmé », jeudi, leur « engagement inébranlable à continuer de soutenir la RDC dans sa quête de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale ».
Appuyé par 4 000 soldats rwandais, selon des experts de l’ONU, le M23 s’est emparé de larges pans de l’Est congolais, riche en ressources naturelles, à proximité de la frontière avec le Rwanda depuis le début de l’année. Après des mois de refus catégorique du président congolais, Félix Tshisekedi, des « négociations de paix directes » entre délégations de Kinshasa et du groupe antigouvernemental doivent commencer mardi, à Luanda, selon la présidence angolaise, médiatrice du conflit. Les chefs d’Etat réunis jeudi ont répété la « nécessité d’une solution politique et diplomatique avec toutes les parties, y compris les Etats [et] les parties non étatiques ».
Quatorze soldats sud-africains sont morts lors de la prise de Sake puis de Goma par le M23, en janvier, dont au moins deux casques bleus sous mandat de l’ONU. Egalement engagés dans la mission de la SADC, le Malawi et la Tanzanie ont été endeuillés respectivement par la mort de trois et deux militaires depuis le début de l’année. Aucun chiffre n’est communiqué par l’organisation régionale, mais quelque 1 300 soldats de la SADC, dont environ 1 000 Sud-Africains, sont présents en RDC, selon la chercheuse Lindy Heinecken, spécialisée dans le domaine militaire.