Les maires s’inquiètent de voir leurs policiers « aspirés » par le dispositif de sécurité des JO

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Près de Calais (Pas-de-Calais), le 23 avril 2024.

Heureusement, se rassure le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier (Les Républicains, LR), la Feria tombe tôt cette année (du 16 au 20 mai, pour la première partie). Elle pourra donc se tenir avec « quelques renforts supplémentaires » de police, a-t-il confié au média local Objectif Gard, le 15 avril : « Annuler la feria, avec un million de personnes sur cinq jours, aurait eu des conséquences sur notre tissu économique », souligne-t-il.

Mais pour les concerts du Festival de Nîmes, qui se tiendront en juillet dans les Arènes, c’est une autre affaire. Du fait des Jeux olympiques (JO) de Paris, « près de 40 % des policiers nîmois devaient être embrigadés », s’alarme l’élu dans le même entretien. Chiffre immédiatement contesté par la préfecture du Gard, qui évoque la mobilisation d’« en moyenne 15 % de l’effectif total départemental » et jusqu’à « 18 % » des policiers nîmois du 22 au 25 juillet.

M. Fournier n’est cependant pas le seul à s’inquiéter. De nombreux maires craignent de voir leurs forces de l’ordre se faire « aspirées » par le dispositif de sécurité qui sera déployé cet été dans la capitale. C’est bien entendu le cas de ceux qui s’apprêtent à recevoir des touristes sur le littoral. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait d’ailleurs prévenu dès l’automne 2022 « qu’il n’y aura pas de CRS des plages » l’année des Jeux.

« Mépris »

Même préoccupation ailleurs en France. Lorsqu’il a découvert dans la presse que « 50 % des forces de police seront absentes de la ville » durant l’été, le sang du maire divers droite de Limoges n’a fait qu’un tour. Il a écrit à Gérald Darmanin, le 9 avril. A son « Cher Gérald », Emile Roger Lombertie reproche d’avoir laissé l’administration « traiter avec autant de mépris » les élus, lesquels n’ont été ni informés ni préparés, déplore-t-il.

Et il l’apostrophe : « Que devrons-nous faire en cas de problèmes comme nous en avons vécu l’été dernier [durant les émeutes urbaines de juin 2023] puisqu’aucune force de maintien de l’ordre ne sera disponible ? Devons-nous accepter de facto que les citoyens excédés et dérangés jour et nuit se fassent justice eux-mêmes ? », écrit-il en assurant que, dès lors, il se verrait « obligé d’être aux côtés de la population menacée pour défendre sa sécurité ».

Le maire de Limoges rappelle que sa ville abrite « neuf quartiers prioritaires, qui ont explosé l’été 2023 ». « Si nous n’avons pas de policiers nationaux en nombre suffisant, explique Emile Roger Lombertie, on fera appel à la police municipale. Mais elle n’a pas les mêmes compétences… »

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