« L’effervescence procurée par la contemplation de la performance fait l’essence du sport moderne. » Dans son entretien au Monde, Georges Vigarello, historien spécialiste du dopage, fait le lien direct entre performance et sport. Toutefois, avec l’arrivée des Enhanced Games (les « Jeux améliorés ») prévus en 2026 à Las Vegas, la notion de performance prend une autre tournure dès lors qu’il n’est mis aucune limite à la manière de l’atteindre. Derrière ce que l’on surnomme déjà « Jeux des dopés », et qui soulève nombre de questions éthiques, c’est tout un modèle de société qui se révèle.
« Citius, Altius, Fortius » : plus vite, plus haut, plus fort. La notion de performance est consubstantielle à celle du sport. Se dépasser, pour dépasser les autres et dépasser les limites. Il s’est construit toute une réflexion théorique et scientifique autour de la performance, ou chaque paramètre est étudié dans l’optique de toujours faire mieux.
Toutefois, en même temps que s’est développée cette quête du dépassement, des mesures de contrôle se sont mises en place pour veiller à éliminer du circuit toutes formes de dérives pouvant nuire à l’intégrité du sportif. L’Agence mondiale antidopage (AMA), créée à Lausanne en 1999, en est l’incarnation.
Une nouvelle forme de performance
Ce que le monde sportif s’est toujours interdit, l’homme d’affaires australien Aron D’Souza, fondateur de ces « Jeux améliorés », se l’est autorisé en promouvant l’utilisation de substances dopantes, donc dangereuses, pour faire vivre une nouvelle forme de performance.
Sur leur site, ces Jeux n’hésitent pas à prôner un nouveau modèle sportif futuriste, à grand renfort de slogans accrocheurs : « Le futur du sport est ici », « Nous réinventons le sport avec la science »… A travers ce projet, Aron D’Souza défend une vision ultralibérale de la société, où la liberté individuelle et la loi du marché l’emportent sur tout le reste. Vivre libre et potentiellement riche, voilà la promesse de ces Jeux.
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