Les Israéliens commémorent le 7-Octobre dans le deuil, l’espoir et pour certains, la défiance

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Des Israéliens sur le site du festival Nova, un an après l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023. Israel, le 7 octobre 2024.

Quelque 40 000 personnes devaient se rassembler, lundi 7 octobre dans la soirée, à Tel-Aviv pour commémorer le pire massacre de l’histoire du pays, dire leurs souffrances et panser ensemble leurs plaies. Mais seules 2 000 d’entre elles ont été autorisées à suivre l’événement sur place par le commandement du front intérieur, chargé de la protection des civils israéliens, qui interdit les rassemblements de masse. Un an après le 7-Octobre, la guerre continue, se prolonge et s’étend : l’offensive à Gaza n’est toujours pas terminée, l’armée israélienne affirme avoir déjoué une offensive du Hamas plus tôt dans la journée, tandis que les forces aériennes envoyaient une centaine de chasseurs dans le ciel du Liban contre le Hezbollah, qui de son côté a lancé 190 projectiles contre l’Etat hébreu. Et les Israéliens attendent toujours la réplique de leur pays contre l’Iran, qui a tiré une salve de 180 missiles balistiques le 1er octobre.

Lors de cette cérémonie alternative, organisée par les familles des victimes en opposition à celle du gouvernement, qui avait été préenregistrée pour éviter les perturbations, Yigal Cohen, le père de Hadar Cohen, l’une des guetteuses chargées par l’armée israélienne de surveiller les activités du Hamas, tuée le 7-Octobre, n’a pas manqué de rappeler : « Nous ne partirons pas, nous n’oublierons pas et nous ne nous lasserons pas. Avec les forces qui nous restent, nous veillerons à ce que les responsables soient tenus responsables de leurs actes. »

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En ligne de mire, le premier ministre Benyamin Nétanyahou, la principale figure politique du pays, accusé d’avoir laissé perdurer le Hamas à Gaza afin de diviser le mouvement national palestinien. Responsable de la conduite de la guerre depuis un an, il est vu comme le principal obstacle à une libération négociée des otages, alors qu’une majorité des Israéliens – 62 %, selon un récent sondage de l’Institut démocratique d’Israël – veulent que le retour des captifs soit le premier objectif de la guerre, contre 29 % qui souhaitent que la « destruction » du Hamas reste la priorité.

Une nation fracturée

Dans le message qu’il a adressé à la cérémonie du gouvernement, Benyamin Nétanyahou n’a toutefois pas dévié de sa trajectoire, utilisant le « nous » pour rappeler des buts de guerre qu’il a lui-même élaborés : « Nous avons défini les objectifs de la guerre et nous les atteignons : renverser le régime du Hamas ; ramener tous les otages chez eux, vivants comme morts – c’est une mission sacrée et nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne l’aurons pas accomplie ; éliminer toute menace future de Gaza pour Israël ; et ramener les habitants du sud et du nord en toute sécurité dans leurs foyers.  » Et de décliner un message martial, directement adressé à l’électorat qui a porté sa coalition au pouvoir : « Le 7-Octobre symbolisera, pour des générations, le prix de notre renouveau et démontrera, pour des générations, à quel point nous sommes déterminés et à quel point notre esprit est fort. Ensemble, nous continuerons à nous battre. Et ensemble, avec l’aide de Dieu, nous vaincrons. »

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