Volodymyr Zelensky veut une « décision » des Vingt-Sept en décembre concernant l’adhésion de son pays à l’UE
Lors du prochain sommet européen « en décembre, nous nous attendons à un résultat, une décision politique pour entamer les négociations » d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne (UE), a déclaré mardi le président ukrainien, lors d’une conférence de presse organisée à Kiev avec le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente moldave, Maia Sandu.
« Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour convaincre mes collègues que nous avons besoin d’une décision en décembre », a répondu M. Michel, qui n’a pas caché toutefois que ce prochain sommet serait « difficile ».
La Commission européenne a jugé au début de novembre que l’Ukraine pouvait désormais entamer des négociations d’adhésion avec l’UE. Mais la décision revient aux Vingt-Sept, qui doivent en discuter lors de leur sommet à la mi-décembre.
M. Zelensky a déclaré avoir demandé aux Etats membres de se montrer « concrets et précis » et de mesurer tout le chemin déjà parcouru par son pays sur la voie de l’accession à l’UE. La Commission européenne a jugé que plus de 90 % du travail avait déjà été fait. L’UE a réclamé à l’Ukraine certaines réformes, concernant notamment l’Etat de droit, la lutte contre la corruption ou le pouvoir des oligarques.
« Nous avons fait tout ce que nous pouvions, et le reste sera également fait », a affirmé mardi M. Zelensky, soulignant que le Parlement avait voté le jour même des réformes allant dans le sens des demandes de l’UE et que son pays remplirait les « conditions » qui ont été posées.
Les Vingt-Sept auront à évaluer la demande d’un « pays en guerre », a-t-il également souligné, ajoutant qu’une réponse positive aiderait les Ukrainiens à croire que « la justice existe ». L’Union européenne a « un devoir moral » et il est de sa « responsabilité stratégique » d’apporter une réponse positive à l’Ukraine, a répondu M. Michel.
Certains pays européens sont toutefois plus prudents vis-à-vis de ce grand pays agricole de 40 millions d’habitants, en guerre contre la Russie, et redoutent les déstabilisations que son adhésion pourrait provoquer.
En acceptant l’Ukraine et la Moldavie, laquelle a également reçu, en même temps que Kiev, le premier accord de la Commission européenne pour une prochaine adhésion, l’UE fait un « investissement stratégique pour la paix », a encore dit M. Michel.