les Etats-Unis ont réduit leurs émissions en 2023, mais pas assez rapidement pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris

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Centrale à charbon de Craig (Colorado).

L’année 2023, marquée par un cortège de désastres climatiques inédits, est bien la plus chaude de l’histoire, flirtant pour la première fois sur toute sa durée avec la limite de 1,5 °C de réchauffement climatique, fixée par l’accord de Paris.

Selon un rapport publié, mercredi 10 janvier, par le centre de recherche Rhodium Group, les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis ont diminué de 1,9 % en 2023, une baisse qui doit tripler pour que la première économie mondiale puisse tenir ses objectifs climatiques de l’accord de Paris.

Les Etats-Unis, deuxième plus gros émetteur mondial, se sont engagés à réduire de moitié leurs émissions d’ici 2030 par rapport à 2005. Pour l’instant, la baisse depuis 2005 est de 17,2 %, selon cette estimation. La diminution des émissions en 2023, par rapport à 2022, est notamment due à la baisse de la production électrique avec du charbon. Si les Etats-Unis produisent toujours 17 % de leur électricité avec cette source d’énergie parmi les plus émettrices, ce chiffre atteint un plus bas historique, selon le Rhodium Group.

Hausse des émissions dans un contexte de reprise économique

La production d’électricité au charbon est progressivement remplacée par des centrales au gaz et les énergies renouvelables, mais la première solution, également émettrice, progresse deux fois plus vite que la seconde. Cette baisse au niveau national en 2023 s’est faite en même temps qu’une croissance économique (2,4 %), souligne le groupe de recherche : une hausse des émissions avait été observée ces deux dernières années dans un contexte de reprise économique post-pandémie.

« Une baisse des émissions sur l’ensemble de l’économie est un pas dans la bonne direction », relève le rapport, « mais la vitesse de cette baisse doit plus que tripler, et rester à ce niveau, dès 2024 et jusqu’à 2030 pour tenir les objectifs climatiques des Etats-Unis en vertu de l’accord de Paris ». La date limite de 2030 « s’approche rapidement, et décrocher ces objectifs est un défi de plus en plus difficile à relever sans nouvelle décision politique importante », souligne le Rhodium Group.

Selon le groupe de recherche, il est encore trop tôt pour tirer un bilan des grands plans d’investissement dans la transition énergétique du président Joe Biden. Et si la production électrique est en baisse, le secteur des transports, en tête en matière de gaz à effet de serre, émet toujours davantage ( + 1,6 %), avec en particulier une hausse du trafic aérien et une consommation d’essence qui grimpe.

Les Etats-Unis sont actuellement le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre en valeur absolue, derrière la Chine. Mais en prenant en compte les émissions historiques, c’est-à-dire cumulées depuis 1850, les Etats-Unis restent en tête du classement.

Le Monde avec AFP



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