« Les Etats-Unis ont pivoté du combat contre le réchauffement à la mobilisation en faveur de l’intelligence artificielle »

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Heureusement que les Européens ont Elon Musk, il leur permet de se mentir encore un peu. Certes, Emmanuel Macron et ses pairs ont raison de dénoncer cette « nouvelle internationale réactionnaire » à la solde de Donald Trump qui veut déstabiliser les régimes politiques en Europe. Mais l’obsession Musk ne saurait masquer deux réalités sans doute plus dérangeantes. D’abord, le patron de Tesla, SpaceX et X n’est pas seul : c’est toute l’Amérique de Trump qui lance l’hallali sur l’Europe ; ensuite, c’est l’Europe, en plein décrochage depuis le tournant du siècle, qui est largement responsable de son funeste destin, et c’est l’effondrement du modèle allemand qui provoque le déclic.

C’est en tout cas le point de vue de l’Amérique conservatrice. « Les nations se préparent à un monde posteuropéen », écrit l’éditorialiste du Wall Street Journal Walter Russell Mead, qui note que « Trump considère que le continent a abdiqué son rôle dans l’histoire ». D’un air « je-vous-l’avais-bien-dit », l’éditorialiste décline le constat américain sur l’Europe, décrochée économiquement, incapable de tenir les promesses de son coûteux modèle social, déstabilisée par les migrations, boutée hors d’Afrique, à la merci de la Russie. « Il est facile de comprendre la joie malsaine avec laquelle une grande partie du monde des MAGA [Make America Great Again] considère une Europe affaiblie et démoralisée. Le mépris avec lequel l’Allemagne et l’establishment européen ont généralement rejeté les critiques justes et importantes du président Trump sur les politiques étrangères et intérieures européennes malavisées reste toujours d’actualité », poursuit l’éditorialiste.

Le second mandat de Donald Trump n’a pas commencé que l’offensive est lancée, comme en attestent les attaques de Tim Cook, patron d’Apple, et de Mark Zuckerberg, fondateur de Meta, qui n’en finissent pas de dénoncer les entraves à la liberté d’entreprendre en Europe. L’intelligence artificielle (IA) est une affaire trop grave pour que les Américains se plient aux règles européennes. L’Europe qui produit la norme mondiale, c’est fini : elle est trop faible.

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