Les Etats-Unis et l’UE ont « conclu un accord » commercial de droits de douane généraux de 15 %, annoncent Donald Trump et Ursula von der Leyen

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Ursula von der Leyen et Donald Trump en janvier 2020, au Forum économique de Davos.

Les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) sont parvenus à un accord commercial prévoyant des droits de douane de 15 % sur les exportations européennes, a annoncé, dimanche 27 juillet, le président Donald Trump, à l’issue d’une rencontre avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Turnberry, en Ecosse.

L’UE s’est engagée à 750 milliards de dollars (638 milliards d’euros) d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis, selon le président américain, qui s’est entretenu avec la dirigeante européenne pendant une heure. Ursula von der Leyen s’est, quant à elle, réjouie d’un « bon accord qui apportera de la stabilité et de la prévisibilité » des deux côtés de l’Atlantique.

Le républicain de 79 ans, lancé dans une vaste offensive protectionniste, s’était donné jusqu’au 1ᵉʳ août avant d’assommer les produits européens entrant aux Etats-Unis de droits de douane. Il a accueilli peu avant 17 heures (18 heures, heure de Paris) la dirigeante européenne dans le luxueux complexe de golf appartenant à sa famille sur la côte ouest de l’Ecosse.

Tous deux avaient évalué les chances d’un accord à « 50-50 », en s’exprimant devant des journalistes avant leur entretien. Le dirigeant américain a estimé qu’il restait « quelques problèmes » à régler. Si un accord était trouvé « ce serait le plus important » jamais conclu pour les deux parties, avait-il encore affirmé.

Il avait toutefois affirmé que l’UE ne bénéficierait pas de droits de douane inférieurs à 15 %, un niveau comparable avec l’accord trouvé plus tôt ce mois-ci avec le Japon. Toute entente devra être validée par les Etats membres de l’UE. Leurs ambassadeurs, en déplacement au Groenland, ont été informés dimanche matin des dernières tractations, et devront à nouveau se concerter en cas de fumée blanche.

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Risque d’escalade en cas d’échec

« Nous avons une chance sur deux » de trouver un accord, avait lancé Donald Trump vendredi à son arrivée en Ecosse, d’où il repartira mardi après un séjour mi-privé mi-diplomatique. Selon le Financial Times, des discussions tendues avaient déjà eu lieu entre les Etats-Unis et l’UE samedi soir sur l’acier, l’automobile et les produits pharmaceutiques.

Avant sa rencontre avec la dirigeante européenne, Donald Trump s’est de nouveau accordé du temps, dimanche matin, pour une partie de golf. Le président américain a assuré être « impatient » de s’entretenir avec Ursula von der Leyen, une « femme très respectée ». Ce ton aimable tranche avec les invectives dont le républicain accable l’UE, selon lui créée dans le but d’« arnaquer » les Etats-Unis.

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Jusqu’au retour au pouvoir de Donald Trump, les droits de douane étaient marqués par un niveau de droits de douane américains bien moins élevés, de 4,8 % en moyenne.

Dans les faits, le taux effectif appliqué par les Etats-Unis aux marchandises européennes se monte donc déjà actuellement à près de 15 %, si l’on additionne la surtaxe de 10 % d’ores et déjà appliquée par le gouvernement américain et le taux de 4,8 % préexistant. L’UE est actuellement soumise à une taxe de 25 % sur les voitures, de 50 % sur l’acier et l’aluminium, ainsi qu’à des droits de douane généraux de 10 %.

Le secrétaire au commerce américain, Howard Lutnick avait déclaré dimanche sur Fox News qu’il n’y aurait « pas d’extension, pas de délai supplémentaire » à la pause des droits de douane voulus par Donald Trump qui arrive à échéance le 1ᵉʳ août. Soulignant toutefois que les partenaires commerciaux des Etats-Unis pourront « continuer d’échanger avec le président Trump après » cette date.

Le spectre de l’affaire Epstein

Le milliardaire new-yorkais, qui s’est toujours joué des scandales et des poursuites pénales, peine, dans le même temps, à se dépêtrer de l’affaire Jeffrey Epstein. Il est accusé de manquer de transparence sur les relations qu’il entretenait avec ce riche financier, mort en prison avant d’être jugé pour crimes sexuels, procès qui s’annonçait retentissant.

Faire état d’un accord avec l’UE, en promettant des retombées pharaoniques sur l’économie américaine, et dans la foulée de ceux conclus ces derniers jours avec le Japon, le Vietnam, les Philippines et l’Indonésie, pourrait être une diversion bienvenue.

Lundi, c’est avec la Chine que des négociateurs américains s’efforceront, au cours d’une rencontre à Stockholm, d’éviter une reprise de l’escalade commerciale.

Le Monde avec AFP

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