Les Etats-Unis et le Royaume-Uni tentent d’enrayer les attaques des houthistes en mer Rouge en menant des frappes contre leurs installations au Yémen

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Des missiles Sea Viper tirés en mer Rouge, depuis le navire « HMS Diamond », sur une photo diffusée par le ministère de la défense britannique, le 10 janvier 2024.

A force de mettre au défi les Etats-Unis en mer Rouge depuis plusieurs semaines, les forces houthistes pouvaient s’attendre à une réponse militaire. Celle-ci a été déclenchée dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 janvier. Les forces navales et aériennes américaines, soutenues par les Britanniques, ont frappé une série de cibles appartenant aux rebelles, alliés de l’Iran au Moyen-Orient.

Selon un haut responsable américain, ces cibles étaient des radars ainsi que des sites de lancement de missiles et de drones. Ils ont permis aux houthistes, ces dernières semaines, de conduire vingt-sept attaques contre des bâtiments commerciaux en mer Rouge, portant atteinte aux intérêts d’une cinquantaine de nations et perturbant la circulation maritime, essentielle dans l’économie mondiale.

Les houthistes prétendent agir par solidarité avec Gaza et chercher à obtenir l’arrêt de l’opération militaire israélienne dans l’enclave palestinienne. « C’est totalement sans fondement et illégitime », assure un haut responsable américain. L’essentiel de leurs cibles maritimes n’a d’ailleurs rien à voir avec les acteurs de la guerre en cours. Leur dernière opération, le 9 janvier, a été la plus spectaculaire, avec le tir de dix-huit missiles et de trois drones contre des navires – dont un contenant du fioul. Des projectiles détruits par trois destroyers américains, des avions de chasse et le navire britannique HMS Diamond.

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Les frappes annoncées jeudi, d’une portée limitée, ne neutralisent pas la menace représentée par les rebelles. Mais elles étaient devenues inévitables. Jusqu’à présent, l’armée américaine s’était contentée de viser les infrastructures de milices chiites pro-iraniennes en Syrie et en Irak qui avaient conduit près de 130 attaques contre ses forces. De chaque côté, les dérapages sont calculés et contrôlés, dans une lecture parfois incertaine des intentions adverses et de ses lignes rouges.

Le 1er janvier, Joe Biden avait réuni les plus hauts responsables civils et militaires de l’appareil sécuritaire américain pour envisager toutes les options face aux actions des forces houthistes. Le 3 janvier, les Etats-Unis ont publié un communiqué commun avec une douzaine de pays, estimant que leurs attaques en mer Rouge étaient « illégales, inacceptables et profondément déstabilisatrices. » Il s’agissait d’un avertissement solennel et ultime, avant des mesures de rétorsion militaires. Mais les houthistes n’ont guère été dissuadés par ce message, pas plus qu’ils ne l’avaient été par la constitution, le 18 décembre 2023, d’une alliance appelée « Gardien de la prospérité », regroupant vingt-deux pays.

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