Les Etats-Unis disent avoir de nouveau frappé un bateau de narcotrafiquants présumés dans les Caraïbes, faisant six morts

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Le ministre de la défense américain, Pete Hegseth, à la base marine de Quantico, en Virginie, le 30 septembre 2025.

Une nouvelle frappe américaine contre un bateau de narcotrafiquants présumés, menée dans la nuit de jeudi à vendredi dans les Caraïbes, a tué six hommes, a annoncé le ministre de la défense américain, Pete Hegseth, sur les réseaux sociaux, vendredi 24 octobre. Il s’agit de la dixième frappe américaine connue contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants dans les Caraïbes et le Pacifique. Ces frappes ont tué au moins 43 personnes, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP).

« Dans la nuit, sur ordre du président [Donald] Trump, le ministère de la guerre a mené une frappe létale contre une embarcation utilisée par Tren de Aragua », un gang vénézuélien classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, « se livrant au trafic de drogue dans les eaux caribéennes », a écrit M. Hegseth sur le réseau social X. « Six hommes narcoterroristes étaient à bord pendant la frappe » et « ont été tués », a ajouté le ministre.

Cette frappe « a été conduite dans les eaux internationales et était la première de nuit », a précisé Pete Hegseth dans son message accompagné d’une vidéo nocturne sur laquelle on peut voir un bateau en position stationnaire ciblé avant d’être détruit par une explosion.

Tensions régionales

Washington mène depuis le début de septembre une campagne de frappes dans les eaux caribéennes qu’il revendique comme une opération de lutte contre le narcotrafic et a déployé navires et avions de chasse. La Maison Blanche et le Pentagone ont toutefois produit très peu de preuves pour étayer leurs affirmations selon lesquelles les personnes ciblées étaient impliquées dans le trafic de drogue. La légalité de ces opérations est largement mise en doute par les experts.

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« Selon le droit international relatif aux droits de l’homme, le recours intentionnel à une force létale n’est permis qu’en dernier ressort contre un individu représentant une menace imminente pour la vie », a déclaré à l’AFP la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Marta Hurtado Gomez. « Sinon, cela constituerait une violation du droit à la vie », a-t-elle poursuivi. « D’une manière générale, personne ne devrait être tué pour des infractions liées à la drogue. »

Les frappes américaines ont fait grimper les tensions régionales, notamment avec le Venezuela, Caracas accusant Washington de chercher à déstabiliser le pouvoir du président Nicolas Maduro et affirmant disposer de 5 000 missiles antiaériens portables pour contrer les forces américaines.

Jeudi, au moins un bombardier américain B-1B a survolé la mer des Caraïbes au large du Venezuela, selon les données de suivi des vols. C’est la deuxième démonstration de force de ce type ces derniers jours. Un vol démenti par le président américain.

Le Monde avec AFP

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