Les Etats démocrates en première ligne face à la politique de Donald Trump

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Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, avant le premier débat de la présidentielle américaine, à Philadelphie, en Pennsylvanie, le 10 septembre 2024.

En 2016, la « résistance » à Donald Trump avait mis moins d’une semaine pour se mobiliser. Dès le soir de l’élection, le 8 novembre, le mot d’ordre était apparu : #resist. Trois jours plus tard, des manifestations se déroulaient dans tout le pays. Etudiants et lycéens descendaient dans la rue. Les femmes lançaient la manifestation monstre du 21 janvier à Washington, dont l’ampleur allait ridiculiser la foule venue assister la veille à l’investiture du 45président.

L’Amérique démocrate protestait contre le projet d’expulser – déjà – 11 millions de clandestins. Des « murs de l’empathie » étaient apparus à San Francisco. « Love trumps hate », y lisait-on (« L’amour est plus fort que la haine »). Les patrons des entreprises technologiques – de Tim Cook (Apple) à Marc Benioff (Salesforce) – réaffirmaient les « valeurs communes » – dont la diversité – dans un message à leurs employés. Le New Yorker voyait poindre une ère de « désobéissance civile ».

Rien de tel aujourd’hui. Depuis le 5 novembre, aucune manifestation d’ampleur n’a assombri l’exubérance républicaine. La victoire sans appel de Donald Trump a anéanti la base démocrate. La rapidité et la brutalité des nominations annoncées ont anesthésié les militants, même si les associations militantes, comme Indivisible, née de la défaite démocrate de 2016, ont commencé à tenir des conférences téléphoniques avec leurs membres pour réfléchir à l’après.

Faire face aux « dangers de l’autoritarisme »

Quelques gestes individuels ont émergé ici ou là, quelques appels au boycottage de X, pour protester contre l’omniprésence d’Elon Musk, mais la portée de ces initiatives reste à mesurer. « Les circonstances et les tactiques seront nécessairement différentes de celles de la résistance anti-Trump de 2017, et il y a peu de marge d’erreur », commente Robert Kuttner dans le magazine de gauche American Prospect. A l’époque, la mobilisation populaire avait mis en route un mouvement qui a permis aux démocrates de remporter la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat en 2018. « Cette fois, cela va être plus dur », écrit l’éditorialiste.

Comme il y a huit ans, les républicains contrôlent tous les leviers du pouvoir, de la présidence aux deux chambres. S’il doit y avoir opposition politique aux projets de l’administration Trump, elle ne pourra venir que des Etats. Depuis 2010, les républicains sont en position dominante : ils ont le contrôle complet – gouverneur, assemblée, sénat – dans 23 Etats, contre 15 pour les démocrates. Sur 50 gouverneurs, 27 sont républicains et 23 démocrates.

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