Les Géorgiens ont voté, samedi 26 octobre, lors d’élections législatives cruciales pour l’avenir de leur pays divisé entre une opposition pro-européenne et un parti au pouvoir accusé de dérive autoritaire prorusse. Les bureaux de votes ont fermé à 20 heures sur place (18 heures à Paris), et les deux camps, Rêve géorgien, le parti conservateur du milliardaire Bidzina Ivanichvili, d’un côté, et une alliance inédite de formations d’opposition, de l’autre, ont revendiqué avoir obtenu le plus de suffrages sur la base de sondages de sortie des urnes.
Il s’agit d’un scrutin à la proportionnelle pour le renouvellement des 150 sièges du Parlement, sous la surveillance d’observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). De premiers résultats préliminaires doivent être publiés à partir de 22 heures (20 heures à Paris)
« Ce soir, ce sera une victoire pour toute la Géorgie », a espéré la présidente proeuropéenne, Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, après avoir glissé son bulletin dans l’urne. « Cette journée va déterminer l’avenir du pays », a-t-elle dit.
La Commission électorale centrale avait annoncé dans l’après-midi avoir été saisie de 133 réclamations sur des violations du secret du vote, des incidents à l’extérieur de bureaux de vote, des obstacles au travail des observateurs. L’association des jeunes avocats, qui surveille le scrutin, a fait état de « violations électorales significatives ».
Dans un bureau de vote de Marneouli, commune située à une quarantaine de kilomètres de Tbilissi, la capitale, un homme a été filmé en train d’introduire une liasse de bulletin dans urne. La Commission électorale centrale a suspendu le scrutin dans ce bureau et en a invalidé les résultats.
L’opposante Tina Bokoutchava a accusé les « voyous » du Rêve géorgien de « s’accrocher au pouvoir » et de « miner le processus électoral », des propos rejetés par le parti au pouvoir. « Ils bourrent les urnes, brutalisent les électeurs et frappent les observateurs », a-t-elle dénoncé.
La diffusion sur Internet d’une vidéo d’une bagarre générale dans un bureau de vote à Tbilissi a, par ailleurs, poussé Salomé Zourabichvili à demander au ministre de l’intérieur d’agir. La présidente a publié une vidéo sur le site de son cabinet pour dénoncer des violences « profondément préoccupantes ».