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
Présent à la Conférence de Munich sur la sécurité, qui s’est tenue du 14 au 16 février dans la capitale bavaroise, le commissaire européen à la défense, Andrius Kubilius, y a notamment rencontré le général américain Keith Kellogg, envoyé spécial des Etats-Unis pour l’Ukraine et la Russie. A Paris, mardi 18 février, l’ancien premier ministre lituanien (1999-2000 et 2008-2012) s’interrogeait sur la stratégie de l’administration Trump, craignant qu’elle « risque de renforcer Poutine politiquement ».
Vous avez participé à la Conférence de Munich sur la sécurité. Comment évaluez-vous la relation transatlantique après cette séquence très tendue ?
Disons que des choses attendues sont arrivées de manière inattendue. Nous faisons face à deux défis dans deux temporalités différentes : l’un est urgent, la guerre entre la Russie et l’Ukraine, avec la possibilité que la Russie veuille nous tester militairement d’ici à 2030. L’autre est la montée de la puissance militaire chinoise, avec la possibilité que les Etats-Unis basculent de plus en plus leurs ressources sécuritaires vers l’Indo-Pacifique et réduisent leur présence sur le continent européen. Ils nous ont toujours dit que nous devions avoir ces deux choses à l’esprit en préparant notre défense européenne. Ce qui n’est toujours pas clair est quelle sorte de stratégie les Américains essaient de définir, voire s’il y a une stratégie.
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