les actionnaires de Tesla se penchent sur la rémunération de 1 000 milliards de dollars promise au dirigeant

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Des manifestants protestent lors du rassemblement « Non à 1 000 milliards de dollars pour Elon Musk ! », devant le Capitole de l’État du Texas, à Austin, le 5 novembre 2025.

La rémunération d’au moins 1 000 milliards de dollars promise à Elon Musk – dans le cadre d’un plan de rémunération basé sur de nouvelles actions proposées au patron de Tesla – n’en finit plus de faire débat depuis son annonce, en septembre. Mais elle nécessite encore l’accord des actionnaires, réunis jeudi 6 novembre en assemblée générale.

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Elon Musk, l’homme qui valait 1 000 milliards de dollars

Jusqu’au dernier moment, partisans et opposants à ce pactole ont tenté de rallier d’autres actionnaires à leur cause. Le groupe a multiplié les messages pour sensibiliser sur l’importance de ce rendez-vous annuel, à partir de 15 heures (22 heures à Paris) à Austin (Texas) avec diffusion en direct sur Internet.

« Tesla n’est pas dirigé par un patron ordinaire. Elon est un visionnaire (…), qui a accompli des révolutions industrielles et des transformations réussies de nombreuses entreprises pionnières à plusieurs milliards de dollars », affirme le groupe dans un communiqué. Raison pour laquelle, d’après ses partisans, il mérite ce plan de rémunération qui vise aussi à le convaincre de rester aux commandes de Tesla.

Musk pourrait détenir plus de 25 % de Tesla

Dans le détail, ce pay package, d’une durée de dix ans, est constitué de douze tranches fixant des seuils financiers et opérationnels déclenchant, dans certaines conditions, l’octroi d’actions à Elon Musk.

La tranche finale prévoit notamment une capitalisation boursière de Tesla évalué à 8 500 milliards de dollars – contre environ 1 000 milliards aujourd’hui – ou encore la vente de vingt millions de véhicules – il a fabriqué en juin son huit millionième véhicule.

S’il atteint ces objectifs dans les temps impartis, Elon Musk pourrait recevoir jusqu’à 12 % du capital actuel supplémentaire. Au 12 septembre, après l’acquisition de 2,57 millions de titres, il détenait plus de 413 millions d’actions placées dans un trust (environ 12,4 % du capital).

Il a aussi reçu en août 96 millions d’actions, détenues directement, dans le cadre du plan de rémunération pluriannuel de 2018, retoqué deux fois en justice et soumis pour la troisième fois à l’assemblée générale. Déjà homme le plus riche du monde avec un patrimoine estimé mercredi à 500 milliards de dollars, il pourrait alors détenir entre 25 % et 29 % de Tesla.

Une rémunération qui fait débat

« La participation qu’il détient déjà (…) devrait normalement être une motivation suffisante pour susciter sa performance », considère Thomas DiNapoli, trésorier de l’Etat de New York et gestionnaire du fonds de pension des fonctionnaires de l’Etat.

« Bien que nous reconnaissions la valeur considérable créée sous la direction visionnaire de M. Musk, nous sommes préoccupés par le montant total de la rémunération, la dilution et l’absence de mesures pour atténuer le risque lié à une personne-clé », renchérissait mardi le fonds souverain de la Norvège, un des dix principaux actionnaires de Tesla.

Le cabinet de conseils aux actionnaires ISS déplore, comme plusieurs opposants, des objectifs manquant « de précisions ».

Dans une lettre conjointe, des trésoriers de plusieurs Etats dénoncent des objectifs « vagues, manquant d’ambition et dépendants grandement de l’appréciation d’un conseil d’administration non indépendant ».

« L’avenir de Tesla est inséparable d’Elon »

A l’inverse, la société d’investissements Baron Capital et le conseil d’administration du fonds de pension de l’Etat de Floride (SBA) soutiennent ce package, soulignant que les précédents étaient tout aussi ambitieux et ont « toujours créé une valeur extraordinaire pour les actionnaires ».

« Musk n’en a profité qu’après les actionnaires », affirme le SBA, tandis que, pour Baron, « le succès de Tesla et son avenir sont inséparables d’Elon ». Ce dernier a d’ailleurs insinué que s’il n’obtenait pas satisfaction, il serait moins enclin à rester à la tête d’une entreprise dont il ne contrôlerait pas « l’armée de robots » et dont il pourrait être éjecté par des « terroristes d’entreprises », comme ISS et son homologue Glass Lewis.

Aucune communication, en revanche, de Vanguard, premier investisseur avec 7,10 % à la fin de 2024, ni de BlackRock, deuxième investisseur (5,9 %). Les actionnaires doivent également voter sur l’opportunité d’investir dans xAI, entreprise d’Elon Musk spécialisée dans l’intelligence artificielle.

Le Monde avec AFP

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