
Après-guerre : l’émissaire américain évoque l’idée d’une séparation sur le modèle de Berlin
Après la fin du conflit, l’Ukraine pourrait ressembler au « Berlin d’après la deuxième guerre mondiale », avec une présence à la fois de forces européennes et russes, a décrit l’émissaire des Etats-Unis, Keith Kellogg, au quotidien britannique Times, samedi.
Après plus de trois ans de guerre et avec des avancées limitées vers une trêve, plusieurs pays, tels que la France et le Royaume-Uni, se sont dits favorables à l’idée d’une présence militaire européenne de maintien de la paix en Ukraine, dont ils proposent même de faire partie une fois le conflit terminé.
« Vous pourriez presque faire ressembler cela à ce qui s’est passé avec Berlin après la deuxième guerre mondiale, quand vous aviez une zone russe, une zone française, une zone britannique, une zone américaine », dépeint le général Kellogg au quotidien britannique. Et pour remplacer le mur de séparation construit en 1961 dans la capitale allemande – puis abattu en 1989 en pleine déliquescence de l’URSS –, l’émissaire américain pense au fleuve Dniepr, « un obstacle majeur » naturel qui coupe l’Ukraine et même Kiev du Nord au Sud.
Selon M. Kellogg, une présence anglo-française sous la forme d’une « force de garantie » de la paix, à l’ouest du Dniepr, ne serait « pas du tout provocatrice » pour Moscou. La Russie serait à l’Est, tandis que les troupes ukrainiennes se tiendraient au milieu. Les Etats-Unis n’enverraient aucune force armée, a assuré le responsable.
Néanmoins conscient que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait « ne pas accepter » cette proposition, Keith Kellogg suggère également d’établir une « zone démilitarisée » entre les lignes ukrainienne et russe, afin de s’assurer qu’aucun échange de tirs n’ait lieu.
« Vous regardez une carte et vous créez, faute d’avoir un meilleur terme, une zone démilitarisée. Les deux camps reculent chacun de 15 kilomètres », explique-t-il. Une zone tampon post-guerre, mais de seulement quatre kilomètres de large, existe par exemple entre la Corée du Nord et la Corée du Sud depuis 1953.
« Vous pouvez surveiller ça plutôt facilement », affirme M. Kellogg, ajoutant cependant : « Y aura-t-il des violations ? Probablement, parce qu’il y en a toujours. »