« L’échec de la “guerre d’Etat” menée à grands coups de trompette contre les drogues invite à changer de politique »

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A rebours du tapage politique et médiatique, deux députés ont livré, au terme d’un travail fouillé, un constat sans surprise : la « guerre d’Etat » menée à grands coups de trompette contre les drogues est un « échec institutionnel », indiquent Antoine Léaument (La France insoumise, Essonne) et Ludovic Mendes (Renaissance, Moselle), dans leur rapport parlementaire remis le 17 février. Cet échec, connu depuis des décennies, invite à changer de politique. Il est, hélas, nié par nos responsables, qui s’enferrent dans l’erreur.

Un seul exemple de cet échec : selon les estimations d’Europol, il faudrait saisir « 82 % des produits stupéfiants importés pour parvenir à atteindre véritablement les organisations criminelles et les empêcher de faire des bénéfices sur ces importations ». Voilà ce qu’indique Quentin Mugg, officier de liaison à l’agence européenne de police criminelle, aux députés.

« Ne pas se tromper de cible »

Atteindre ce pourcentage est évidemment impossible. Les fonctionnaires antistups se plaignent régulièrement qu’ils « vident l’océan à la petite cuillère ». Mais qui les écoute ? Le rapport n’a suscité qu’une large indifférence. C’est que le rouleau compresseur est puissant. Il veut imposer l’idée que seul le couple « prohibition-répression » des usagers peut mettre à mal le trafic de stupéfiants, rebaptisé « narcotrafic » pour mieux hystériser la situation. Récemment, le gouvernement a même lancé une « campagne de culpabilisation » des consommateurs, tenus pour responsables des violences liées au trafic. Nouvelle erreur.

Un important dispositif policier attend au palais de justice de Paris l’arrivée du convoi transportant le trafiquant de drogue Mohamed Amra, extradé de Roumanie, le 25 février 2025.

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