
En trente-huit ans de robe noire, les tribunaux sont devenus son second bureau. Marcel Baldo a conseillé ses nombreux clients avec un éclectisme certain. Aux assises ou en correctionnelle, il a défendu petits dealeurs et gros trafiquants, braqueurs aguerris, chapardeurs à la petite semaine ou Gitans aux combines illégales, et même une gérante d’un salon de massage poursuivie pour proxénétisme. Il lui a fallu se coltiner les éternels râleurs et les mauvais payeurs. Ceux qui règlent rubis sur l’ongle, avec du cash à l’origine douteuse. Les trop collants, sans oublier les menaçants, de plus en plus nombreux, à ses yeux.
Son cabinet a beau se trouver rue de la Bienfaisance, à Sevran (Seine-Saint-Denis), le métier ne fait pas de cadeau. « Etre avocat pénaliste, ce n’est pas une sinécure », répète souvent Marcel Baldo du haut de ses 65 ans, tout en se targuant, un brin présomptueux, d’être « l’avocat le plus célèbre du 93 ».
Parmi sa clientèle hétéroclite figurent aussi quelques inclassables. Assurément, Bruno Ordon, un vieil ami, en fait partie. Plus de trente ans que Marcel Baldo a commencé à assurer sa défense, et la charge ne fut pas mince : une vingtaine de condamnations, à chaque fois pour de menus larcins. Une petite délinquance d’habitude, avec le sentiment pour son défenseur d’un éternel recommencement.
Sculpture sous le bras
Vendredi 2 mai, Bruno Ordon, 60 ans, doit d’ailleurs honorer un nouveau rendez-vous au tribunal judiciaire de Paris. L’affaire, liée aux vols retentissants, en 2017, d’œuvres d’art cotées, revêt cette fois-ci une dimension inédite.
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