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Au fil du temps et des évolutions techniques, économiques et sociales, les rapports entre la formation et l’emploi ont changé et, avec eux, les demandes des organisations. D’où un jeu de poupées russes qui questionne la formation et l’emploi, les institutions de formation et les entreprises : comment faut-il former les individus ? Quels objectifs faut-il donner à la formation initiale et, partant, aux institutions qui la portent ? Quelles caractéristiques générales un individu doit-il présenter pour satisfaire l’offre d’emploi ?
De ces questions premières il est possible d’extraire une question fondamentale qui touche aux représentations que formateurs et employeurs entretiennent de la définition de l’individu bien formé : peut-on favoriser le développement de l’ensemble du potentiel d’une personne tout en s’efforçant de faciliter son immédiate adaptation aux réalités professionnelles ?
Cette interrogation trouve sa pertinence dans deux moments-clés de la vie sociale d’un individu. D’abord, lorsque, jeune, il s’agit pour lui de trouver un premier emploi. Ensuite, au moment où, éventuellement privé d’emploi, la cinquantaine passée, il lui faut non plus trouver, mais retrouver une activité professionnelle.
Rapports intergénérationnels
Examinons un instant ces deux circonstances. La première révèle un paradoxe que la seconde entretiendra. En effet, dans le cas d’un premier emploi, le milieu professionnel, satisfait de la jeunesse du candidat, s’étonne cependant de son manque d’expérience et de connaissances « des réalités du monde du travail » et tient pour responsables de ces absences les institutions de formation, lesquelles, exclusivement préoccupées de savoirs théoriques, ne rempliraient pas efficacement leur mission de renouvellement des « forces vives » de la société. Recouvrer un emploi au moment où l’expérience a remplacé la jeunesse perdue devrait alors relever d’une simple formalité, mais qui oserait raisonnablement soutenir une telle proposition ? Parée de nombreuses vertus à l’orée de la vie professionnelle, l’expérience semble, au fil du temps, se transformer en un stigmate de l’âge.
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