le SPD défait l’extrême droite de peu dans le Brandebourg

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Le premier ministre du Brandebourg et candidat principal du SPD aux élections régionales du Brandebourg, Dietmar Woidke (2e gauche), arrive pour une interview télévisée après la publication des sondages de sortie des urnes à Potsdam, le 22 septembre 2024, lors des élections régionales dans l’État du Brandebourg, dans l’est de l’Allemagne.

Le Brandebourg, bastion des sociaux-démocrates allemands depuis la réunification de 1990, devrait le rester cinq années supplémentaires. Lors d’élections régionales, dimanche 21 septembre, ce Land de l’est de l’Allemagne – qui entoure Berlin et est le seul à n’avoir jamais changé de majorité depuis trente ans – était convoité par une extrême droite en pleine ascension, parvenue à obtenir des scores historiques lors des deux derniers scrutins régionaux du 1er septembre, en Thuringe et en Saxe.

Le parti social-démocrate SPD et Dietmar Woidke, son représentant à la tête du Brandebourg depuis onze ans, sont parvenus dans la dernière ligne droite à l’emporter d’une courte tête (30,9 %, selon le décompte quasi-définitif), face au parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) crédité de 29,3 % des voix, et pourtant donné en tête depuis plusieurs semaines dans les sondages.

En troisième position avec 13,5 % des suffrages, le parti nouvellement créé de Sahra Wagenknecht (BSW), dissidente du parti de gauche Die Linke, devance les chrétiens-démocrates de la CDU, qui enregistrent une cuisante défaite (12,1 %). Membres de la coalition au pouvoir dans le Brandebourg depuis 2019 avec le SPD et les Verts, ceux-ci espèrent continuer à gouverner afin de conserver une influence au Bundesrat, la chambre qui représente les Länder au niveau fédéral. Les Verts divisent quant à eux leur score par deux et passent sous les 5 %.

Victoire relative

Cette victoire relative pour les sociodémocrates vient comme un soulagement pour la coalition qui dirige le gouvernement à Berlin depuis 2021, et se trouve affaiblie depuis des mois par ses propres divisions internes et par la progression de l’extrême droite à l’est du pays. Elle allège surtout la pression sur le chancelier Olaf Scholz, lui-même issu du SPD : une avance de l’AfD dans un Brandebourg historiquement ancré à gauche aurait en effet été interprétée comme un désaveu personnel pour le chancelier, par ailleurs élu de Potsdam, la capitale du Land. Celui-ci a suivi les résultats de dimanche depuis New York où s’ouvre lundi l’Assemblée générale des Nations Unies.

Pour autant, la performance des sociaux-démocrates dimanche soir ne peut guère être attribuée au parti qui dirige le gouvernement. Avec un slogan sans ambiguïté – « Il s’agit du Brandebourg » – le candidat local du SPD, Dietmar Woidke, avait ces dernières semaines centré sa campagne sur le Land, marquant explicitement ses distances vis-à-vis de la coalition sur des sujets comme l’immigration ou la guerre en Ukraine, et déployant des trésors d’énergie pour ne pas apparaître aux côtés du chancelier. Surnommé le « père » du Brandebourg, M. Woidke, agronome de 62 ans et figure locale appréciée au-delà des seuls électeurs du SPD, avait même mis sa tête dans la balance. Il s’était engagé à quitter le pouvoir si l’AfD arrivait en tête dimanche, quand bien même celle-ci aurait été dans l’incapacité de gouverner, faute de parvenir à former une alliance.

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