

Donald Trump fanfaronne, plastronne. Après les bombardements américains en Iran, le président des Etats-Unis a déclaré et répété, jeudi 26 juin, que les trois sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan avaient été « complètement détruits » et que le programme nucléaire iranien avait été retardé de « plusieurs décennies ». Depuis dimanche, les démocrates n’ont eu de cesse de fustiger la décision « unilatérale » du président Trump de lancer ces bombardements sur l’Iran sans demander l’autorisation du Congrès, l’accusant de violer la Constitution.
Vendredi, le Sénat américain, à majorité républicaine, a rejeté (53 contre 47) la résolution proposée par le sénateur démocrate Tim Kaine qui avait pour objectif d’obliger M. Trump à obtenir l’autorisation du Congrès avant toute nouvelle action militaire contre l’Iran. « Je pense que les événements de cette semaine ont démontré que la guerre est trop importante pour être confiée aux décisions d’une seule personne », a déclaré M. Kaine.
La loi sur les pouvoirs de guerre contestée par l’exécutif
La Constitution répartit les pouvoirs de guerre entre le Congrès et la Maison Blanche, donnant aux législateurs le pouvoir exclusif de déclarer la guerre, tandis que le président agit en tant que commandant en chef de l’armée. La résolution démocrate s’appuyait sur la loi sur les pouvoirs de guerre (War Powers Resolution, 1973) qui, dans le contexte de l’extension au Cambodge de la guerre du Vietnam, ambitionnait de mieux définir les rôles du législatif et de l’exécutif et d’obliger le président à informer le Congrès dans les quarante-huit heures de l’engagement de troupes, dont le déploiement ne peut durer que soixante jours. Pour les démocrates, le président aurait dû consulter le Congrès et il n’a pas prouvé que la menace iranienne était imminente.
Mais les hôtes successifs de la Maison Blanche ont tous considéré par la suite cette loi comme nulle et non avenue au regard de la Constitution, qui, selon eux, autorise le « commandant en chef » à prendre toute mesure nécessaire à la sécurité des Etats-Unis.
Vendredi, un seul républicain, Rand Paul, a voté pour, estimant que ces frappes pourraient être un succès tactique mais un échec stratégique, tandis que le démocrate John Fetterman, fervent défenseur d’Israël qui a soutenu l’attaque contre l’Iran, a voté contre.
A la Chambre des représentants, vendredi, les élus démocrates n’ont pas non plus été convaincus par les explications du secrétaire à la défense, Pete Hegseth, du directeur de la CIA, John Ratcliffe, et du secrétaire d’Etat, Marco Rubio.
Qu’importe : Donald Trump a défendu l’utilité de ces bombardements tout en affirmant qu’il frapperait de nouveau si nécessaire.