Le secrétaire général des Nations unies a exhorté dimanche 28 janvier les pays ayant suspendu leur financement à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), dans la tourmente, à « au moins garantir » la poursuite de ses opérations, essentielles à deux millions de personnes.
L’agence, au cœur de l’aide humanitaire à Gaza, a annoncé vendredi s’être séparée de plusieurs employés accusés d’être impliqués dans l’attaque perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, sur la base d’informations des autorités israéliennes.
Dès cette annonce, les Etats-Unis ont annoncé la suspension de toute aide additionnelle à l’UNRWA, suivis par plusieurs autres pays, dont l’Italie, le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni, la Finlande et l’Allemagne.
Enquête interne ouverte
« Bien que je comprenne leurs inquiétudes – j’ai été moi-même horrifié par ces accusations – j’exhorte vivement les gouvernements qui ont suspendu leurs contributions à au moins garantir la continuité des opérations de l’UNRWA », a plaidé Antonio Guterres dans un communiqué.
« Deux millions de civils à Gaza dépendent de l’aide critique de l’UNRWA pour leur survie au quotidien mais le financement actuel de l’UNRWA ne lui permettra pas de répondre à tous les besoins en février », a-t-il insisté.
« Les présumés actes abjects de ces employés doivent avoir des conséquences. Mais les dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui travaillent pour l’UNRWA, beaucoup dans des situations parmi les plus dangereuses pour des travailleurs humanitaires, ne devraient pas être pénalisés. Il faut répondre aux besoins urgents des populations désespérées dont ils s’occupent », a ajouté le secrétaire général de l’ONU.
Il a confirmé, comme l’avait fait savoir Washington, que 12 employés de l’UNRWA étaient concernés par ces « accusations extrêmement graves » qui font l’objet d’une enquête interne de l’ONU. L’UNRWA s’est séparée de neuf d’entre eux, un est « confirmé mort », et les identités de deux autres sont « en train d’être clarifiées », a-t-il précisé.
« Tout employé de l’ONU impliqué dans des actes terroristes devra rendre des comptes, y compris dans le cadre de poursuites criminelles », a-t-il assuré, promettant sa coopération avec les autorités compétentes.