

L’armée américaine n’est pas épargnée par les coupes drastiques dans le fonctionnement de l’Etat mises en œuvre par l’administration Trump. Le secrétaire à la défense américain, Pete Hegseth, a confirmé, lundi 5 mai, une baisse d’au moins 20 % du nombre de généraux et amiraux quatre étoiles en exercice. Depuis son entrée en fonction fin janvier, le gouvernement de Donald Trump affirme vouloir aligner les forces armées sur les priorités politiques du président, limogeant des officiers supérieurs et souhaitant licencier des milliers de travailleurs civils.
Selon un mémo du Pentagone, le ministre a également ordonné une réduction de 20 % du nombre de hauts gradés au sein de la garde nationale ou de 10 % d’autres effectifs au sein de l’armée. Les conditions d’application de ces réductions d’effectif n’ont pas été précisées.
Pete Hegseth a cependant précisé dans une vidéo publiée sur X que ces coupes seraient réalisées en deux étapes, en commençant par les généraux quatre étoiles et ceux de la garde nationale. Cette décision n’est pas destinée à « punir des militaires hauts gradés », a assuré le ministre, ajoutant qu’elle avait pour objectif de « maximiser la bonne préparation stratégique et l’efficacité opérationnelle ».
Lors de son audition face au Sénat américain en janvier, Pete Hegseth avait assuré qu’il fallait réduire la bureaucratie au sein du Pentagone. « Cela sera mon travail, travailler avec ceux que nous recrutons et avec ceux au sein de l’administration, pour identifier les endroits où on peut éliminer le gras afin de la rendre plus redoutable », avait-il affirmé.
Le risque d’une politisation de l’armée
En mars 2025, il y avait 38 militaires quatre étoiles, le grade le plus élevé que l’on puisse atteindre dans l’armée américaine, et un total de 817 généraux et amiraux en exercice. « Grâce à ces mesures, nous maintiendrons notre position en tant que force de combat la plus redoutable du monde, instaurant la paix par la force et assurant une plus grande efficacité, plus d’innovation et de préparation aux défis à venir », peut-on lire dans le mémo.
En février, Donald Trump avait brusquement congédié, sans explication, le chef d’état-major, Charles Brown, également connu sous le nom de CQ Brown. Ont également été renvoyés l’amirale Lisa Franchetti, cheffe de la marine américaine, l’amirale Linda Fagan, nommée par Joe Biden à la tête des gardes-côtes américains et première femme à diriger l’une des six branches de l’armée, le vice-chef d’état-major de l’armée de l’air et plusieurs avocats militaires de haut rang.
Le Pentagone a également annoncé vouloir réduire d’au moins 5 % ses effectifs civils. Pete Hegseth a justifié ces limogeages en expliquant que le président plaçait les responsables qu’il souhaitait là où il le voulait, mais des parlementaires démocrates ont exprimé leur inquiétude quant à une politisation potentielle de l’armée.