« Le résultat du scrutin américain doit nous inciter à accélérer la collaboration du Royaume-Uni avec l’Union européenne »

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Dans les années 1930, [le philosophe communiste italien] Antonio Gramsci [1891-1937] avait prévenu que l’ancien ordre était en train de mourir et que le nouveau monde était en train de lutter. En 2024, le paysage politique est fortement bousculé, ouvrant les portes au chaos que craignait le philosophe. Pendant trop longtemps, beaucoup ont espéré que la montée des extrêmes pourrait être ignorée et que l’opinion ne serait pas influencée.

Après les élections américaines et alors que les partis d’extrême droite gagnent du terrain en Europe, tous ceux qui chérissent la liberté doivent s’engager à lutter pour une politique qui libère le talent et non la haine. Pour nous, cela signifie que la priorité doit être la future relation entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni.

Nous ne pouvons défendre la démocratie et l’Etat de droit si nous ne les valorisons pas. Si nous n’aurions pas voté pour le candidat républicain Donald Trump, nous ne pouvons ignorer le résultat du scrutin américain. Le président Trump doit être respecté pour gouverner et le monde doit s’engager avec lui en conséquence. Mais cela ne signifie pas que nous devrions être silencieux ou complaisants.

Des parties affaiblies à cause du Brexit

Un dirigeant qui menace d’augmenter les frais de douane de façon généralisée risque de nuire à la croissance économique. Un dirigeant qui se range du côté de Poutine et encourage Nétanyahou à aller encore plus loin risque de compromettre la paix partout dans le monde. Un dirigeant qui estime que la crise climatique est un canular et que l’énergie verte est une escroquerie risque de nuire à la planète.

Lorsque le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne, il n’a pas seulement abandonné le plus grand bloc commercial du monde. Il a aussi quitté la salle où sont prises les décisions qui affectent notre sécurité mutuelle, le climat et l’égalité. Qu’il s’agisse de protéger l’avenir de l’Ukraine, d’Israël ou de la Palestine, de gérer la nécessité d’une transition de nos économies ou de relever le défi de la migration, les deux parties sont aujourd’hui affaiblies en raison de cette rupture.

Le dernier gouvernement britannique a pris le Brexit comme une permission d’isoler, en construisant de nouvelles barrières commerciales à ses frontières au nom de la « Global Britain ». Le nouveau gouvernement a clairement indiqué qu’il donnait la priorité à la collaboration avec ses voisins, et non aux griefs du passé. Le résultat du scrutin américain doit nous inciter à raisonner différemment et à accélérer. Les projets de pacte de coopération en matière de défense et de sécurité reflètent, dans un monde incertain, la manière dont nous sommes plus forts ensemble.

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