
Un travail de Romain ! Il aura fallu quatre ans d’analyse à une équipe internationale pour proposer une nouvelle carte numérique, interactive, des voies romaines vers 150 après J.-C., à l’apogée de l’empire. Pau de Soto (université autonome de Barcelone) et ses collègues estiment dans la revue Scientific Data du 6 novembre que ce réseau couvrant 4 millions de kilomètres carrés faisait au moins 300 000 kilomètres, ajoutant 100 000 kilomètres aux précédentes estimations.
Cette augmentation s’explique par une meilleure couverture de la péninsule Ibérique, de la Grèce et de l’Afrique du Nord. Mais aussi par la prise en compte des lacets qui serpentent dans les reliefs, alors que les cartes précédentes tiraient des traits droits à travers les cols.
Plus de 14 700 tronçons
Même si plus de 8 000 bornes milliaires portant des inscriptions latines ont été prises en compte, les auteurs de l’étude estiment que 2,7 % seulement des tracés sont connus avec certitude, 90 % sont des conjectures, et le reste hypothétiques – des catégories qui sont prises en compte dans leur carte interactive, Itiner-e.
Celle-ci « rend pour la première fois explicites les lacunes dans notre connaissance des voies romaines », écrivent-ils. Elle comprend 14 769 tronçons, dont 100 000 kilomètres environ sont classés en routes principales. Les chercheurs espèrent que de futures études permettront d’appréhender la façon dont ce réseau tentaculaire a évolué au fil du temps. Que ce soit pour les questions de transport, d’administration, de migrations, voire de transmission des maladies, ils veulent en faire un outil pour mieux appréhender l’histoire de l’Empire romain.



















