Le processus de désignation du candidat démocrate à la présidentielle américaine après le retrait de Joe Biden

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La vice-présidente américaine, Kamala Harris, lors d’un événement de campagne à la Westover High School de Fayetteville (Caroline du Nord), le 18 juillet 2024.

Qui pour succéder à Joe Biden ? Quelques heures après l’annonce surprise du président, Kamala Harris, 59 ans, semblait pouvoir se préparer à une nomination sans nuage : la plupart de ses rivaux potentiels lui avaient apporté leur soutien, à la suite de Joe Biden, pour ce qui s’annonce comme une campagne sans précédent : aucun président en exercice n’a jamais annoncé si tard qu’il se retirait de la course.

Mais rien n’est joué. Tant que la nomination du candidat du parti pour l’élection présidentielle du 5 novembre n’a pas été formellement entérinée par la convention démocrate, le droit qui s’applique n’est pas celui qui est prévu par la Constitution, mais les statuts du parti. Le soutien du président – et des barons du parti – a beau avoir été quasi immédiat, il ne suffit pas pour que la vice-présidente soit automatiquement désignée porte-drapeau de l’organisation. Selon les règles de procédure, ce sont les délégués qui choisissent leur candidat.

Pendant la primaire, Joe Biden avait recueilli quelque 14 millions de votes. Il disposait de 3 896 délégués. Leurs votes ne sont pas transférés automatiquement sur sa vice-présidente à la convention qui va se tenir à Chicago (Illinois) du 19 au 22 août.

Selon Elaine Kamarck, de la Brookings Institution, elle-même membre de la commission qui établit les règles de procédure, les délégués sont libres de leur vote. Une section du règlement, dite « clause de conscience », stipule en effet que les délégués ne sont tenus qu’à refléter, « en conscience », les « sentiments de ceux qui les ont élus », un concept aussi vague que subjectif. Rien n’oblige donc les délégués à reporter leurs voix sur Kamala Harris. La vice-présidente en a pris acte, dès son premier communiqué. « Je suis honorée d’avoir le soutien du président et mon intention est de mériter et de gagner cette nomination », a-t-elle affirmé.

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Le chef du parti, Jaime Harrison, a précisé la procédure, sinon le calendrier : « Le travail que nous devons accomplir maintenant, bien que sans précédent, est clair. Dans les jours à venir, le parti entreprendra un processus transparent et ordonné pour avancer de manière unie avec un candidat capable de vaincre Donald Trump en novembre. Ce processus sera régi par les règles et procédures établies par le parti. Nos délégués prennent au sérieux leur responsabilité de présenter rapidement un candidat au peuple américain. »

Refus de soutenir Harris

Avant le 7 août, le parti avait prévu de conduire un roll call, un appel aux présents, comme il est d’usage lors de la convention. Déjà nombre de délégations – Louisiane, Caroline du Nord… – ont annoncé leur soutien à la vice-présidente. L’Association des comités démocrates des Etats a de son côté fait savoir qu’une « majorité écrasante » des 57 dirigeants des partis locaux s’étaient prononcés en sa faveur.

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