

Les débats du procès sur les soupçons de financement par la Libye de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy ont pris fin mardi 8 avril, après trente-huit interminables audiences réparties sur trois mois, et le jugement n’est attendu que le 25 septembre. Le délai peut sembler long, mais l’ordonnance qui a saisi la 32ᵉ chambre du tribunal de Paris comptait 557 pages ; le dossier dépasse les 70 tomes, et la décision promet d’être examinée à la loupe.
Nicolas Sarkozy et les treize autres prévenus vont-ils être condamnés ? Tous réclament une relaxe, faute de preuve. En matière de corruption, il y a rarement de preuve formelle, de traces écrites, et les circuits de financement occultes se sont évidemment sophistiqués au fil des années – l’audience, sur ce point, en a apporté une démonstration éclatante. Mais on n’a guère trouvé que 35 000 euros d’argent liquide, non déclarés, dans la campagne, sans pouvoir, si longtemps après, vérifier les paiements de tous les prestataires : il est vrai que c’est peu, pour justifier les millions libyens. Mais « il n’y a pas que la preuve documentaire, a insisté la présidente, Nathalie Gavarino, le 5 février. Je rappelle que la preuve peut résulter d’un faisceau d’indices, d’un ensemble d’éléments, parmi lesquels des témoignages ».
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