Le président sud-coréen pense devoir « des excuses » à la Corée du Nord pour les actes de son prédécesseur

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Le président sud-coréen, Lee Jae-myung, lors d’une conférence de presse, à Séoul, le 3 décembre 2025.

Le président sud-coréen, Lee Jae-myung, a estimé, mercredi 3 décembre, qu’il devait des excuses à la Corée du Nord pour l’ordre donné par son prédécesseur d’envoyer des drones et des tracts de propagande de l’autre côté de la frontière.

« Je pense que je devrais présenter des excuses, mais j’hésite à le dire à haute voix », a-t-il dit lors d’une conférence de presse marquant le premier anniversaire de la déclaration éphémère de la loi martiale par l’ancien président Yoon Suk Yeol. « Si je le fais, je crains que cela puisse être utilisé comme argument dans des batailles idéologiques ou pour m’accuser d’être partisan du Nord », a également affirmé le président sud-coréen.

M. Lee faisait référence aux accusations selon lesquelles son prédécesseur aurait ordonné aux forces armées de faire voler des drones au-dessus de Pyongyang et d’y larguer des tracts hostiles à la Corée du Nord, dans le but de provoquer une réponse militaire de son voisin. Une réaction de Pyongyang aurait pu légitimer la proclamation de la loi martiale par M. Yoon, en lui fournissant le prétexte d’une urgence nationale.

Le mois dernier, l’ancien président déchu a été inculpé pour aide à l’ennemi. M. Yoon et d’autres personnes « ont conspiré pour créer les conditions permettant de déclarer la loi martiale d’urgence, augmentant ainsi le risque d’affrontement armé intercoréen et en portant atteinte aux intérêts militaires publics », a justifié le parquet.

Apaiser les tensions

La Corée du Nord a déclaré l’année dernière avoir des preuves démontrant que Séoul avait envoyé des drones pour larguer des tracts de propagande au-dessus de sa capitale, un acte que l’armée sud-coréenne n’a pas confirmé.

Depuis son entrée en fonction en juin, M. Lee a pris des mesures pour apaiser les tensions, en retirant par exemple les haut-parleurs diffusant de la propagande le long de la frontière. Mardi, le Parlement sud-coréen a adopté un texte interdisant de lâcher des ballons dans les zones d’exclusion aérienne, qui doit empêcher les envois de propagande en Corée du Nord par le ciel.

En 2018, les dirigeants des deux pays étaient convenus de « cesser complètement tous les actes hostiles ». Deux ans plus tard, le Parlement sud-coréen avait adopté une loi criminalisant l’envoi de tracts au Nord. Mais la loi a été annulée par la Cour constitutionnelle en 2023, estimant qu’il s’agissait d’une limitation excessive de la liberté d’expression.

Le Monde avec AFP

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