Le premier ministre britannique, Keir Starmer, se rend à Bruxelles pour « réinitialiser » les relations de Londres avec l’Union européenne

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Le premier ministre britannique, Keir Starmer, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avant une conférence de presse commune au siège de la Commission européenne, à Bruxelles, le 2 octobre 2024.

Pour sa première visite aux institutions de l’Union européenne (UE), le premier ministre travailliste, Keir Starmer, est arrivé mercredi 2 octobre à Bruxelles avec une feuille de route en apparence claire : « réinitialiser » les relations très détériorées du Royaume-Uni avec l’UE. Le dirigeant britannique veut trancher avec l’attitude défiante de ses prédécesseurs conservateurs (surtout Boris Johnson et Liz Truss) et resserrer les liens avec des partenaires jugés indispensables, dans un environnement géopolitique toujours plus incertain, alors que le conflit au Proche-Orient se régionalise.

« Le Royaume-Uni est plus fort quand nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires internationaux les plus proches. Cela n’a jamais été aussi important à l’heure où la guerre, les conflits et l’insécurité frappent tous à la porte de l’Europe », a déclaré Keir Starmer à son arrivée à la Commission européenne. « En ces temps très incertains, les partenaires animés du même esprit que nous doivent coopérer plus étroitement », a ajouté la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, en l’accueillant.

« La seule venue du premier ministre britannique est un symbole et un événement en soi. Pour la première fois depuis 2019, un chef de gouvernement britannique se rend à Bruxelles pour reprendre le dialogue », rappelle Sébastien Maillard, conseiller spécial de l’Institut Jacques-Delors. Si l’arrivée à Downing Street, en juillet, d’un dirigeant jugé sérieux et de bonne volonté a été accueillie avec optimisme par Bruxelles, les quatre éprouvantes années de négociation du Brexit puis, juste après le divorce, les frictions qui ont perduré autour de la question épineuse de la frontière nord-irlandaise, tranchée seulement en 2023, ont cependant rendu les Européens prudents.

Souhait d’un rapprochement en matière de défense et de sécurité

Les ambassadeurs des Etats membres, réunis lundi 30 septembre pour préparer la rencontre, ont exigé d’être associés à toute nouvelle initiative de la Commission vis-à-vis de Londres. « Pour l’instant, nous devons nous en tenir aux accords passés avec les Britanniques, rappelle un diplomate européen. On ne doit pas rouvrir, mais bien appliquer l’accord commercial signé avec Londres ainsi que le protocole concernant l’Irlande du Nord. » Et d’ajouter : « Il ne suffit pas de dire que l’on veut une réinitialisation. Il est essentiel que les principes appliqués pendant les négociations du Brexit s’appliquent encore. Il est essentiel de protéger l’intégrité du marché intérieur et de respecter les accords, avec une mise en œuvre fidèle. »

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