Le président libanais, Joseph Aoun, et son homologue de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, entendent tirer parti de l’affaiblissement du parti chiite libanais, le Hezbollah, et de son allié palestinien, le mouvement islamiste Hamas, dans les guerres qui les opposent à Israël depuis octobre 2023, dans la bande de Gaza et au Liban, pour consolider leurs institutions. Lors de la visite du président Abbas au pays du Cèdre, du 21 au 23 mai, ils se sont mis d’accord pour désarmer les camps palestiniens – installés à partir de 1948 après la création de l’Etat d’Israël –, qui échappent au contrôle de l’Etat libanais. Ce processus doit débuter mi-juin dans les camps près de Beyrouth et s’étendre graduellement aux autres camps, selon une source gouvernementale.
Ce processus aura valeur de test pour les deux dirigeants alors que les Etats-Unis, alliés d’Israël, font pression pour le désarmement complet du Hezbollah et du Hamas. Le président Aoun, qui s’est engagé à placer toutes les armes sous le contrôle de l’Etat, fait de ce processus dans les camps palestiniens une première étape avant d’en faire autant avec le Hezbollah. Le président Abbas, dont l’autorité est contestée, y voit un moyen d’affaiblir son rival, le Hamas, et de réaffirmer le rôle de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme seul représentant légitime du peuple palestinien dans les territoires occupés et au sein des réfugiés.
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