Le nord d’Israël sur le pied de guerre alors que le conflit avec le Hezbollah entre dans une nouvelle phase

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« Ouverture du 83e point de situation depuis le début du conflit. Les combats se déplacent au nord avec une campagne aérienne. L’armée continue d’attaquer en Judée-Samarie », explique un homme chauve, en tee-shirt noir, d’une voix égale, en utilisant le nom biblique de la Cisjordanie. C’est l’un des membres du conseil de guerre qui se tient dans les sous-sols renforcés de la mairie d’Acre, grande ville du nord du pays qui compte 60 000 habitants. L’ensemble des acteurs publics de la ville, une vingtaine de personnes, sont ici pour le premier briefing de ce lundi, 23 septembre, à 9 heures, alors que le conflit opposant Israël au Hezbollah libanais entre dans une nouvelle phase. La confrontation s’est ouverte le 8 octobre 2023, quand le mouvement chiite a lancé des roquettes sur le nord d’Israël, en soutien au Hamas bombardé dans la bande de Gaza, en représailles à l’attaque du 7-Octobre, fatale à 1 200 Israéliens.

« Acre tient bon. Pas de victimes pour l’instant. Le porte-parole de l’armée parle d’escalade. Les écoles ont été fermées. Les plages aussi. Le commandement du front intérieur a interdit les rassemblements », poursuit l’homme au tee-shirt noir. Ce commandement est un corps d’armée à part entière, chargé de la protection des civils durant un conflit. Créé en 1992 après la première guerre du Golfe, il vise à préparer les citoyens à une attaque, organise la distribution de l’aide pendant les combats et publie les instructions à suivre. Il permet au reste de l’armée de se concentrer sur les opérations purement militaires.

Le chef de l’unité du commandement du front intérieur à Acre, Kobi Bitan, prend la parole : « Tout le monde est déployé. On vérifie les abris, on patrouille. Les gens semblent avoir le moral. » Amichai Ben Shlush, le nouveau maire de la ville, élu en mars, demande une confirmation : « Avez-vous bien diffusé les instructions ? Je veux que nos citoyens soient au courant de tout. » Le maire, jeune et athlétique, se prépare à une guerre longue tout en croyant à l’avenir de sa cité : huit mille logements sont en construction. Il espère notamment accueillir des juifs de France. En attendant, pour rassurer ses administrés, il encourage ses agents à aller sur le terrain : « Ça permet de renforcer le sentiment de sécurité. Nous avons aussi accru notre aide pour la santé mentale. Les besoins vont augmenter. »

Le maire d’Acre, Amichai Ben Shlush (au centre), lors d’une réunion de crise suite à l’intensification des affrontements entre Israël et le Hezbollah, dans le sous-sol de sa mairie, le 23 septembre 2024.

Autour de la large table, les participants sont concentrés et les bavardages, inexistants. Tout le sous-sol de la mairie d’Acre est conçu pour résister aux bombardements. Il est possible de piloter la ville depuis ce centre de contrôle. Une salle est équipée de moniteurs qui relaient les images des caméras de surveillance. Une autre est consacrée à un centre d’appels pour assurer une aide médico-psychologique par téléphone.

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