
Le ministère de l’intérieur a annoncé, jeudi 11 septembre, le retrait d’une directive contestée par les organisations de journalistes, qui craignaient qu’elle ne permette aux forces de l’ordre de les empêcher de couvrir les violences urbaines.
Cette annonce a été faite dans le mémoire envoyé par Beauvau pour une audience prévue en fin de matinée au Conseil d’Etat. Il avait été saisi par le syndicat de journalistes SNJ-CGT au sujet du « schéma national des violences urbaines » (SNVU), ensemble de directives destinées aux forces de l’ordre.
« Une nouvelle version » du texte « a été adoptée et est en cours de diffusion à l’ensemble des forces » de l’ordre, après avoir été « expurgée » d’une formule contestée par les organisations de journalistes, écrit le ministère. Cette formule « ayant été, en raison de son ambiguïté, mal comprise par les observateurs, il a été décidé de la retirer », poursuit-il, ajoutant que le texte a été renommé « Guide opérationnel des violences urbaines ».
le SNJ-CGT « heureux de cette première victoire »
La formule en question disait que « la prise en compte du statut des journalistes (…) ne trouve pas à s’appliquer dans un contexte de violences urbaines ». Elle avait suscité l’indignation de syndicats et d’organisations représentatives de la profession, à l’approche du mouvement Bloquons tout de mercredi et de la journée d’action à l’appel des syndicats, le 18 septembre.
Dans un communiqué, le SNJ-CGT s’est dit « heureux de cette première victoire ainsi que du recul du ministère de l’Intérieur ».
« Un certain nombre de dispositions assimilant les journalistes aux manifestants visaient à priver les journalistes de la protection inhérente à leur fonction et à entraver de manière disproportionnée la liberté d’informer », a fait valoir ce syndicat, défendu par l’avocat Arié Alimi.
Le SNJ, première organisation de journalistes, avait jugé, la semaine dernière, « la liberté de la presse menacée » par ces dispositions susceptibles d’empêcher, par exemple, de couvrir « d’éventuelles dérives policières ». Dans son mémoire envoyé au Conseil d’Etat, le ministère de l’intérieur assure toutefois que l’ancienne version du texte « ne visait (…) pas à amoindrir les droits de la presse ».
Le texte avait, selon lui, pour but de « constater que certaines obligations » des forces de l’ordre envers les journalistes (désigner un référent auquel s’adresser, donner des informations en temps réel…) « étaient incompatibles avec le caractère inopiné des émeutes urbaines ».