

Une enquête a été ouverte, confiée à la police judiciaire parisienne, après le refus répété du milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin de se rendre devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale, qui le convoquait pour s’expliquer sur son activisme politique.
Au printemps, le président Renaissance de la commission d’enquête sur « l’organisation des élections en France », Thomas Cazenave, avait signalé les faits à la justice : à deux reprises, le milliardaire avait ignoré ses convocations à l’Assemblée, ne faisant pas le déplacement pour répondre aux questions des députés.
Interrogé par l’Agence France-Presse, le parquet de Paris a précisé avoir confié l’enquête à la brigade de la répression de la délinquance aux personnes de la police judiciaire de Paris. Le refus de comparaître devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende.
Activisme politique
L’homme d’affaires conservateur, devenu milliardaire avec son entreprise de coffrets cadeaux Smartbox, était censé s’expliquer sur son activisme politique. M. Stérin, qui échange régulièrement avec Eric Zemmour (Reconquête !) ou Laurent Wauquiez (Les Républicains), se définit comme catholique, conservateur et libéral, et est partisan de l’union des droites. Il se dit prêt à dépenser 150 millions d’euros sur dix ans pour influencer le débat public et soutenir des candidats aux élections.
Peu avant d’ignorer sa convocation au Parlement, l’intéressé, qui réside en Belgique, était intervenu sur CNews, affirmant que sa convocation n’était qu’un « prétexte » pour des députés qui « ont juste envie de faire les marioles devant les caméras ». Il avait également invoqué des raisons de sécurité.
Le milliardaire conservateur a, par ailleurs, nommé la holding qui abrite désormais l’essentiel de sa fortune du nom d’un journaliste du quotidien communiste L’Humanité qui a enquêté sur lui. M. Stérin s’est ensuite vanté de cet « hommage », levant tout doute sur une éventuelle coïncidence.