Le milliardaire Elon Musk, ancien proche de Donald Trump, annonce la création de sa formation politique, le « parti de l’Amérique »

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Le milliardaire Elon Musk lors d’une conférence de presse à la Maison blanche, le 30 mai 2025.

Le milliardaire Elon Musk, ancien proche allié du président Donald Trump, avec qui il s’est récemment brouillé, a annoncé, samedi 5 juillet, la création de sa formation politique, qu’il a nommée le « parti de l’Amérique ». « Lorsqu’il s’agit de ruiner notre pays par le gaspillage et la corruption, nous vivons dans un système à parti unique, et non dans une démocratie », a écrit le patron de Tesla et Space X sur son réseau social X. « Aujourd’hui, le parti de l’Amérique est créé pour vous rendre votre liberté », a-t-il ajouté.

La relation entre le président républicain et Elon Musk a explosé à ciel ouvert, début juin, dans une escalade verbale d’une rare violence, finissant en menaces.

Dans un message sur X, le 3 juin, et alors que sa mission officielle à la tête du département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) prenait fin, Elon Musk s’en était pris avec une virulence inédite au texte appelé par Donald Trump lui-même le « Big Beautiful Bill » (« BBB », « grand et beau projet de loi »). Il l’avait qualifié d’« abomination dégoûtante ».

Interrogé sur les propos d’Elon Musk, le président américain avait déclaré : « Ecoutez, Elon et moi avions une excellente relation. Je ne sais pas si ce sera encore le cas. » Se disant « très déçu » par son ancien allié qu’il a « beaucoup aidé », Donald Trump notait que le patron de SpaceX s’était gardé de l’attaquer personnellement. Il expliquait aussi cette opposition au projet de loi par la fin programmée des crédits d’impôt pour les voitures électriques, contrariant les intérêts d’Elon Musk. Donald Trump avait aussi mis ces attaques sur le compte d’une amertume intime. « Je vais être honnête, je pense que cet endroit lui manque. Je pense qu’il s’est retrouvé dehors et, tout d’un coup, il n’était plus dans ce magnifique bureau Ovale. »

Le 5 juin, armé de ses messages en rafale sur X, Elon Musk avait répliqué, prétendant que, sans lui, « Trump aurait perdu l’élection », soulignant ensuite son « ingratitude ». L’entrepreneur lançait ensuite un sondage en ligne : « Est-il temps de créer un nouveau parti politique en Amérique qui représenterait vraiment les 80 % au centre ? » Mais le pic fut atteint dans un autre message. « Il est temps de lâcher la bombe vraiment grosse : Donald Trump figure dans les dossiers Epstein. C’est la raison réelle pour laquelle ils n’ont pas encore été rendus publics. Bonne journée, DJT ! [les initiales du président] »

Jeffrey Epstein, qui s’est suicidé en prison en 2019, fut un puissant financier, très mondain, condamné pour de multiples agressions sexuelles et trafic de mineurs. Les dossiers de l’enquête tentaculaire font l’objet de théories conspirationnistes sans fin. Les relations personnelles entre Donald Trump et Jeffrey Epstein étaient connues de longue date, reconnues par le premier il y a vingt-trois ans.

Sur son réseau Truth Social, Donald Trump avait expliqué qu’Elon Musk « est devenu fou ». « Cela ne me dérange pas qu’Elon se retourne contre moi, mais il aurait dû le faire il y a des mois », avait-il ajouté, en faisant une suggestion audacieuse : « La façon la plus simple d’économiser de l’argent dans notre budget, des milliards et des milliards de dollars, est de mettre un terme aux subventions et aux contrats gouvernementaux d’Elon. » Elon Musk avait répondu par le sarcasme, en le mettant au défi de passer à l’acte.

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Le Monde avec AFP

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