Le meurtrier d’Aboubakar Cissé guidé par une « envie obsessionnelle de tuer une personne », selon la procureure, justifiant la non-saisie du Parquet national anti-terroriste

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Mourad Battikh, l’avocat de la famille Cissé, à Paris, le 14 février 2023.

Le meurtrier d’Aboubakar Cissé, le jeune Malien de 22 ans tué dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard) le 25 avril, a agi « dans un contexte isolé » et « sans lien avec une organisation idéologique », a fait savoir, vendredi 2 mai, la procureure de Nîmes, Cécile Gensac, justifiant la non-saisie du Parquet national anti-terroriste (PNAT). « Les faits paraissent à ce stade construits autour de l’envie obsessionnelle de tuer une personne », a souligné la magistrate, précisant que le PNAT demeurait « en observation » sur ce dossier sensible.

Dimanche, Me Mourad Battikh, un des avocats de la famille de la victime, a affirmé qu’il ne fait « aucun doute » que ce meurtre est « une attaque de nature terroriste ». « La communauté musulmane doit bénéficier du même traitement que tout autre citoyen », a ajouté Me Battikh.

Les avocats de la famille d’Aboubakar Cissé ont par ailleurs annoncé à plusieurs médias vendredi leur intention de déposer une plainte avec constitution de partie civile pour que l’enquête soit requalifiée en assassinat terroriste.

Confiée à un juge d’instruction du pôle criminel de Nîmes, l’enquête sur l’affaire a été ouverte lundi pour « meurtre aggravé par préméditation et à raison de la race ou de la religion ».

Le mis en cause devrait rentrer en France « autour de la mi-mai »

En fuite pendant près de trois jours, Olivier Hadzovic, le meurtrier d’Aboubakar Cissé – lardé de dizaines de coups de couteau le 25 avril vers 9 h 30, dans la salle de prière de la mosquée Khadidja, à La Grand-Combe, petite commune gardoise de moins de 5 000 habitants au nord d’Alès – s’est rendu le 27 avril dans la nuit en Italie, au commissariat de Pistoia, près de Florence, accompagné d’une tante et d’un avocat.

Olivier Hadzovic, un Français de 20 ans également domicilié sur la commune de La Grand-Combe, « a consenti à être remis à la France car il veut rentrer chez lui », a précisé mercredi son avocat italien, Me Giovanni Salvietti. « Et donc la procédure d’extradition accélérée a été mise en place, ce qui permettra à Olivier de pouvoir rentrer en France autour de la mi-mai », a-t-il ajouté.

Dans ses premières déclarations aux enquêteurs italiens, le jeune homme a reconnu le meurtre d’Aboubakar Cissé, mais nié avoir agi par haine de l’islam, déclarant, selon son avocat, « avoir tué la première personne qu’il a trouvée » sur son chemin. Dans une vidéo qu’il a filmée juste après le meurtre, le meurtrier est pourtant entendu insulter clairement la religion de sa victime agonisante : « Je l’ai fait (…), ton Allah de merde », répète-t-il à deux reprises.

Le Monde avec AFP

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