le Liban annonce la mort de neuf personnes dans le sud après des frappes israéliennes, fragilisant davantage le cessez-le-feu

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Après une frappe aérienne israélienne sur le village de Khiam, au Liban, à proximité de la frontière avec Israël, le 2 décembre 2024.

Au sixième jour d’un cessez-le-feu qui porte de plus en plus mal son nom, au moins neuf personnes ont été tuées, lundi 2 décembre, dans des bombardements israéliens sur des villages du sud du Liban. Le ministère de la santé libanais a ainsi précisé que des raids avaient tué cinq personnes dans le village de Haris, puis quatre dans celui de Tallousa.

De son côté, Israël a annoncé frapper des dizaines de cibles du Hezbollah au Liban – notamment « des rampes de lancement et des infrastructures terroristes » – en représailles à une attaque revendiquée, pour la première fois, par le mouvement chiite depuis l’entrée en vigueur de la trêve, le 27 novembre. Le Hezbollah avait dit avoir mené des tirs sur une position militaire israélienne, sur « les collines occupées de Kfar Chouba », zone voisine des Fermes de Chebaa – un secteur stratégique à la limite entre le sud du Liban et la Syrie, occupée par l’Etat hébreu depuis 1967. Il s’agit d’une « première riposte défensive » aux « violations » du cessez-le-feu par Israël, a affirmé le mouvement libanais.

De son côté, l’armée israélienne a fait état de « deux projectiles » qui n’ont pas fait de blessés lors de cette attaque. Le ministre de la défense israélien, Israel Katz, a promis une « riposte forte » à ces tirs du Hezbollah qui ont visé, selon lui, « une base de l’armée à Har Dov », le nom hébreu des Fermes de Chebaa. Auparavant, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait qualifié de « violation grave » les tirs du mouvement libanais, promettant de « réagir avec force ».

Washington assure que le cessez-le-feu tient

Malgré ce contexte tendu, les Etats-Unis, principal allié d’Israël, ont affirmé que la trêve tenait et qu’ils examinaient les accusations des deux camps. Auparavant, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah et qui a négocié la trêve en son nom, avait affirmé qu’Israël avait violé à « au moins 54 reprises » le cessez-le-feu. M. Berri a appelé le comité chargé de superviser la trêve, qui comprend les Etats-Unis et la France, « à entamer urgemment son action et contraindre Israël à arrêter ses violations et se retirer » du territoire libanais.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a insisté, lundi, auprès de son homologue israélien, Gideon Saar, sur « la nécessité que toutes les parties respectent le cessez-le-feu », a fait savoir son ministère. Le ministre israélien a rejeté toute accusation de violation du cessez-le-feu. « Au contraire, Israël le fait respecter » en réponse « aux violations du Hezbollah qui appellent une action immédiate », a-t-il affirmé.

Plusieurs frappes israéliennes avaient déjà visé le Liban depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, sans que le Hezbollah n’annonce jusque-là de riposte. Dans la journée de lundi, un drone israélien a visé un poste militaire libanais dans le Hermel, dans la plaine orientale de la Bekaa, loin de la frontière avec Israël, blessant un soldat, selon l’armée libanaise. Un homme a, par ailleurs, été tué par une frappe de drone israélien sur le village de Marjayoun, proche de la frontière, selon le ministère de la santé libanais.

L’armée israélienne avait affirmé, plus tôt lundi, avoir « visé des véhicules militaires qui opéraient dans la zone d’un site de fabrication de missiles du Hezbollah dans la Bekaa ». Elle a ajouté avoir frappé des sites « utilisés pour la contrebande d’armes près de la frontière syro-libanaise dans la région de Hermel » et avoir mené « plusieurs frappes en réponse aux terroristes du Hezbollah » dans le sud du Liban.

« Totale liberté d’action militaire »

Parrainé par les Etats-Unis et la France, l’accord de cessez-le-feu, qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, prévoit le retrait dans un délai de soixante jours de l’armée israélienne du Liban. Les soldats israéliens étaient entrés dans le sud du Liban le 30 septembre, une semaine après avoir lancé une campagne de bombardements aériens massifs contre le Hezbollah.

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Le Hezbollah doit, quant à lui, se replier au nord du fleuve Litani, à environ trente kilomètres de la frontière, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud du Liban. « La présence d’agents du Hezbollah au sud du Litani constitue une violation fondamentale de l’accord et ils doivent se déplacer vers le nord », a affirmé, sur X, M. Saar.

Dès l’annonce de l’accord, Israël avait dit se réserver « une totale liberté d’action militaire » au Liban, si le Hezbollah « violait » le cessez-le-feu et « tentait de se réarmer ».

Le Monde avec AFP

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