

[Dans l’extrait reproduit ici, Jens Stoltenberg, alors secrétaire générale de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) raconte les coulisses d’un sommet de l’Alliance organisé en 2018, à Bruxelles, au cours duquel Donald Trump, qui effectuait alors son premier mandat de président des Etats-Unis, s’était imposé à l’avant-scène en rudoyant certains participants, dont la chancelière allemande de l’époque, Angela Merkel.]
Après la cérémonie d’ouverture, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont installés autour d’une table pour un dîner de travail dans l’une des salles du musée. Ils ne pouvaient être accompagnés que d’un seul conseiller chacun. Tous étaient assis assez près les uns des autres, et l’atmosphère était un peu tendue. Trump a été le premier orateur. Un serveur personnel lui a apporté son plat et un Coca light. Nous lui avions demandé de dire quelques mots sur la Corée du Nord, car il avait rencontré Kim Jong-un à Singapour quelques semaines plus tôt. Nous espérions que cela jetterait de bonnes bases, car nous savions que la rencontre avec le dirigeant nord-coréen avait beaucoup compté pour lui. Trump a raconté une histoire à propos d’un golfeur qui l’avait appelé depuis un avion en route pour Singapour. Je n’ai pas tout compris, car je ne connais pas grand-chose au golf. Ensuite, il a parlé du basketteur Dennis Rodman, ami de Kim Jong-un. Puis il est passé à sa propre visite. « Il n’y a pas eu mille photographes qui ont pris des photos de nous, il y en a eu bien plus. Trois mille !, a-t-il dit avec enthousiasme. Plus qu’aux Oscars ! Clic-clic-clic ! Le plus large tapis rouge que j’aie jamais vu ! »
Il vous reste 92.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.