Le Hezbollah libanais affirme avoir lancé des dizaines de roquettes sur le nord d’Israël jeudi 1er août, en réponse à une frappe qui a tué quatre Syriens dans le sud du Liban. C’est la première attaque du mouvement islamiste pro iranien depuis l’assassinat de l’un de ses chefs militaires, mardi soir.
Les combattants du Hezbollah « ont lancé des dizaines de roquettes de type Katioucha » sur le kibboutz de Matzuva, a affirmé le groupe libanais dans un communiqué, « en riposte à l’attaque de l’ennemi israélien contre la localité de Chamaa qui a tué plusieurs civils ».
L’armée israélienne a fait savoir que de nombreux projectiles avaient traversé le territoire israélien depuis le Liban, ajoutant en avoir intercepté certains. « Le reste est tombé dans des zones dégagées », selon elle. Peu après les tirs, l’aviation israélienne a frappé le lieu « d’où les projectiles ont été tirés dans la région de Yater », dans le sud du Liban, ajoute le communiqué.
Plus tôt jeudi, le ministère libanais de la santé avait fait état de quatre Syriens tués et cinq Libanais blessés dans une frappe israélienne à Chamaa dans le Sud, où le Hezbollah et Israël échangent des tirs quotidiens depuis près de dix mois. En raison de la « grande quantité de corps en lambeaux, le nombre final de martyrs sera déterminé sur la base de tests ADN », avait précisé le ministère.
Répondre à « l’agression »
Un secouriste local a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que les victimes travaillaient dans l’agriculture et appartenaient à la même famille. Des panaches de fumée se sont élevés depuis le lieu de la frappe, où un bâtiment était partiellement détruit, devant lequel la carcasse d’un véhicule encore en feu était visible, selon un contributeur de l’AFP.
Ces tirs de roquettes interviennent alors que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé que son parti avait mis en sourdine ses attaques depuis la frappe mardi soir contre Fouad Chokr, chef militaire du parti, qui a fait sept morts, dont cinq civils. Il avait ajouté qu’elles reprendraient vendredi matin et a promis de répondre « à l’agression » contre la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. Quelques heures après, une autre frappe imputée à Israël a tué le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran.
Les violences transfrontalières entre le Hezbollah et Israël ont commencé peu après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas palestinien sur le sol israélien. Elles sont ont fait au moins 542 morts, en majorité des combattants, mais aussi 114 civils, selon un décompte de l’AFP. Au moins 22 soldats et 25 civils ont été tués côté israélien, dont douze jeunes dans un tir de roquette sur le plateau du Golan, selon les chiffres de l’armée.