Le gouvernement du premier ministre canadien, Justin Trudeau, sous pression des conservateurs, a de nouveau survécu, lundi 9 décembre, à une tentative de le faire chuter, avec une troisième motion de censure écartée en à peine plus de deux mois.
L’opposition, emmenée par Pierre Poilievre, qui a le vent en poupe d’après les sondages, a choisi depuis plusieurs semaines de durcir le ton, accusant notamment M. Trudeau d’« être faible ». Ce reproche lui est adressé après que Justin Trudeau a rencontré Donald Trump le 29 novembre et est lié à l’annonce du président élu américain selon laquelle les produits importés du Canada et du Mexique aux Etats-Unis seront taxés à 25 % dès son retour à la Maison-Blanche – une mesure face à laquelle le gouvernement canadien doit encore décider comment il répliquerait.
Au Canada, les prochaines législatives doivent avoir lieu au plus tard le 20 octobre 2025, mais beaucoup d’analystes estiment que le gouvernement a peu de chances de tenir jusque-là. Lundi, ce dernier a de nouveau obtenu le soutien du Nouveau Parti démocratique (NPD), son ex-allié de gauche, pour faire barrage à la motion des conservateurs. Celle-ci a finalement été rejetée avec 180 voix contre ; 152 députés ont voté en faveur. Impopulaires et affaiblis par plusieurs récents revers politiques, les libéraux de M. Trudeau avaient déjà survécu cet automne à deux motions de censure.
La Chambre des communes canadienne compte actuellement 153 députés libéraux, 119 conservateurs, 33 députés du Bloc québécois, 25 députés NPD, deux Verts et quatre indépendants. Mais la session parlementaire d’automne a été réduite à peau de chagrin, car l’examen des projets de loi est bloqué par l’opposition, ce qui a forcé la semaine passée le président de la chambre à intervenir pour permettre de voter certaines mesures budgétaires – une situation inédite pour le pays.