Le double rôle de l’or, valeur refuge et arme politique, pour les banques centrales

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Mille dollars (881 euros) l’once (31,104 grammes) en 2009 pendant la grande crise financière mondiale, le double en 2020 pendant la pandémie de Covid-19, 3 000 dollars en mars 2025 sur fond de tensions commerciales, et 3 500 dollars le 22 avril, après une nouvelle attaque de Donald Trump contre le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell : le cours de l’or profite des tensions économiques et financières internationales pour battre des records.

Si les reculades du président américain ont incité certains à prendre leurs bénéfices ces derniers jours, l’or conserve son titre d’actif financier le plus performant de l’année, avec une hausse de près de 30 % depuis le 1er janvier. Dans ses dernières prévisions, le 11 avril, la banque Goldman Sachs estimait que le cap des 4 000 dollars l’once pourrait être franchi d’ici à la mi-2026. A un tel niveau, la valeur d’un lingot d’1 kilogramme, de la taille d’un smartphone, approcherait les 130 000 dollars.

Cette envolée de l’or dope le trafic des boutiques de vente et d’achat d’or, partout dans le monde. Le directeur général du Comptoir national de l’or, Laurent Schwartz, dont l’activité a bondi de 70 % en 2024, voit défiler deux grandes catégories d’acheteurs : « Il y a les investisseurs méfiants, prudents, qui cherchent un support alternatif hors du système bancaire. Et ceux, plus financiers, qui veulent diversifier leur portefeuille. »

Mais une autre catégorie d’acheteurs pèse bien plus lourd : celle des banques centrales. Elles ont acquis un peu plus de 1 044 tonnes d’or au total en 2024, dépassant les 1 000 tonnes pour la troisième année consécutive, contre 473 tonnes par an en moyenne sur la décennie précédente, selon les chiffres du Conseil mondial de l’or (CMO), la fédération internationale des compagnies aurifères.

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