La ministre de la santé se dit favorable à une taxe sur les sucres
La ministre de la santé, Geneviève Darrieussecq, s’est dite favorable samedi à une taxation des sucres transformés alors que le budget de la Sécurité sociale sera débattu lundi à l’Assemblée, l’exécutif espérant réaliser près de cinq milliards d’euros d’économies dans la santé.
Dans un entretien à La Tribune Dimanche, la ministre assure qu’« il ne s’agit pas de pénaliser les artisans, les pâtissiers, etc. Mais oui, je suis favorable à des taxes sur les sucres transformés. »
En commission des affaires sociales cette semaine, les députés ont continué de réécrire largement le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025. Pour mieux « prévenir » les maladies chroniques et les addictions, la commission a validé plusieurs taxes nouvelles, notamment sur les bières aromatisées et sucrées, les bières à « fort degré alcoolique », une extension à tous les alcools de la « cotisation sécurité sociale » ou encore une taxe liée à la teneur en sucre des produits alimentaires transformés. Des changements à ce stade très incertains, puisque le projet de loi dans sa globalité a ensuite été rejeté par la commission et que les députés repartiront la semaine prochaine, dans l’hémicycle, du texte initial du gouvernement. Les députés avaient déposé vendredi plus de 2 200 amendements au budget de la Sécurité sociale, en vue des débats en séance publique.
Autre option présentée par le gouvernement pour faire des économies : baisser le taux de remboursement des consultations médicales par la Sécurité sociale de 70 % à 60 %. La différence pourrait faire mécaniquement remonter le coût des mutuelles et donc le prix à payer par les Français pour leurs dépenses de santé.
« Personnellement, je pense qu’une baisse de 10 %, c’est significatif. Je travaille depuis ma nomination à réduire cet impact », a assuré la ministre dans La Tribune. « Je suis ouverte à d’autres options, à condition qu’elles garantissent le même équilibre financier », a-t-elle poursuivi, se disant « très attentive à l’impact sur le pouvoir d’achat des plus modestes ». « Il est certain que des discussions avec les assureurs complémentaires vont se poursuivre pour modérer la hausse des cotisations », dit encore Mme Darrieussecq, appelant « les complémentaires à la responsabilité ».